Côte d’Ivoire: Plusieurs ONG réclament justice pour les crimes post-électoraux

Dix organisations ivoiriennes et internationales de défense des droits de l’homme ont publié mardi une lettre ouverte au président ivoirien Alassane Ouattara pour l’exhorter à faire justice sur les crimes de la crise post-électorale de 2010-2011.
Dans la lettre adressé au président Ouattara, la Fédération internationale des droits de l’homme, Human Rights Watch, la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, le Mouvement ivoirien des droits humains et six autres organisations, estiment que « sept ans après les graves crimes commis en Côte d’Ivoire, les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue ».
«Personne n’a encore été condamné par les tribunaux ivoiriens pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés pendant la crise». Et cela « malgré l’inculpation, par plusieurs juges ivoiriens de la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction, de plusieurs dizaines de responsables militaires et civils pour des violations graves des droits humains pendant la crise de 2010-2011 », rappellent-ils.
La crise post-électorale ivoirienne a opposé pendant cinq mois les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara après les résultats contestés de l’élection présidentielle de 2010. Elle avait fait plus de 3.000 morts selon le bilan établi par l’ONU et avaient été marqués par de nombreuses atrocités contre des civils.
Hors de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et l’un de ses principaux lieutenants Charles Blé Goudé sont actuellement jugés par la Cour pénale internationale à La Haye pour crimes contre l’humanité.
Dans leur lettre, les ONG s’inquiètent toutefois d’une différence de traitement par la justice entre les deux camps. «Le seul procès à s’être tenu jusqu’à présent (…) a été celui de Simone Gbagbo, l’ex-première dame du pays. Son acquittement, à l’issue d’une instruction précipitée et de violations des règles de procédure, n’a guère servi la cause de la justice», écrivent-elles.
Ces ONG constatent qu’« en dépit de vos promesses antérieures de rendre justice en toute impartialité, les enquêtes et poursuites judiciaires sur les crimes attribués aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et aux différents éléments qui vous ont soutenu, n’ont pas toujours bénéficié de la même diligence que celles relatives aux crimes imputés aux forces de sécurité, milices et mercenaires ayant soutenu le président Laurent Gbagbo ».

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