Tunisie: Démission du patron d’un média public, sous pression des journalistes

Le nouveau patron de l’agence de presse nationale tunisienne TAP a démissionné lundi sous la pression des journalistes de ce média public, qui estimaient que sa nomination menaçait l’indépendance de l’agence.

Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a accepté la démission de Kamel Ben Younes, nommé début avril à la tête de la TAP, a indiqué Mofdi Mseddi, responsable de communication à la présidence du gouvernement.

Cette démission intervient après des manifestations et des sit-in du personnel de la TAP, qui l’accusait d’être trop proche du principal parti parlementaire, la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, et d’avoir participé à la mise au pas des médias sous le régime de Zine el Abidine Ben Ali.

La semaine dernière, M. Ben Younes est entré, pour la première fois depuis sa nomination, dans le siège de la TAP, accompagné par un huissier de justice et des policiers, sous les cris de colère des journalistes.

L’ONG Reporters sans frontières avait alors dénoncé sur Twitter «l’incursion de la police dans les locaux ainsi que les agressions commises sur des journalistes qui protestaient contre la nomination du nouveau PDG de l’agence…».

A l’annonce de sa démission, le SNJT et le syndicat de la TAP ont indiqué dans un communiqué commun la levée du sit-in et la suspension de la grève initialement prévue le 22 avril. Ils ont réclamé la révision de loi de 1961 portant sur la création de la TAP afin de mieux «garantir l’indépendance de ce média».

Les deux syndicats ont aussi appelé à ce que les prochaines nominations à la tête de la TAP soient à l’abri des «ingérences et des influences gouvernementales, politiques et partisanes».

L’ex-PDG Mouna Mtibaa va assurer l’intérim dans l’attente d’une nomination.

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