Guinée : Dadis Camara inculpé dans le massacre au stade de Conakry

daddis-camaraDadis Camara, l’ancien chef de la junte militaire en Guinée a été entendu et inculpé ce mercredi, par deux juges et un procureur guinéens au palais de justice de Ouagadougou, où il est en exil depuis 2010.

Pour rappel, dans le cadre l’enquête sur le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, 400 victimes ont déjà été entendues et 15 personnes mises en examen.

Moussa Dadis Camara a toujours nié son implication dans les événements de cette journée tragique, avait été entendu pour la première fois, dans le cadre d’une commission rogatoire il y a un an, par des juges burkinabé.

Selon plusieurs sources, les magistrats en mission pour procéder à cette audition, pourraient inculper Dadis Camara, dont un proche le dit très serein par rapport à cette audition.

Ces nouveaux développements dans cette enquête interviennent, après la visite de Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), à Conakry et l’annonce d’une alliance entre Moussa Dadis Camara et le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo (UFDG) pour la présidentielle d’octobre.

Selon un membre du gouvernement «  il est vrai que l’image de la justice guinéenne peut en prendre un coup, compte tenu de la séquence politique que nous vivons. Mais il serait aussi paradoxal de se plaindre des avancées de la justice, alors même que de nombreuses victimes attendent depuis plusieurs années qu’il y ait enfin un procès ».

L’opposition quant à elle, dénonce “une justice au pas” et une manœuvre destinée à écarter Dadis Camara devenu trop encombrant. « Moussa Dadis Camara a toujours dit qu’il était prêt à répondre à la justice guinéenne et à rentrer au pays. Dire que ce déplacement des juges n’a pas de lien avec cette alliance naissante entre notre parti et celui de Dadis serait un peu gros » a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, un député UFDG.

Mais selon une source judiciaire burkinabè, la demande d’audition de la justice guinéenne a été formulée depuis un certain temps, soit bien longtemps avant l’annonce du rapprochement entre Moussa Dadis Camara et Cellou Dalein Diallo.

Le 28 septembre 2009, un meeting politique organisé par le Forum de forces vives de Guinée au stade de Conakry tourne au bain de sang. Plus d’une centaine de personnes sont tuées par des membres de l’armée, et les femmes spécifiquement prises pour cible par les soldats guinéens subissent de nombreux viols publics et d’autres violences sexuelles. Selon l’ONG Human Rights Watch, les forces de sécurité sont impliquées dans le viol d’une centaine de femmes qui participaient à cette manifestation pacifique.

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