Niger: L’opposant Hama Amadou « déchu » de son poste de député

La Cour constitutionnelle nigérienne a déchu mercredi l’opposant et ancien Premier ministre nigérien Hama Amadou, en exil en France, de son poste de député, après sa condamnation à un an de prison pour un trafic de bébés au Niger.

Hama Amadou, également ex-président du Parlement, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, avait été condamné par contumace à un an de prison en mars 2017 pour « recel d’enfant » dans une affaire de trafic international de bébés.

Avec une vingtaine de co-accusés, il était poursuivi pour « supposition d’enfants », un délit consistant à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde. Toutes ont été condamnées pour avoir participé à un trafic de bébés qui auraient été conçus au Nigeria puis amenés au Niger via le Bénin.

En avril dernier, la cour de cassation du Niger a rejeté le pourvoi en cassation de l’ex Premier ministre, rendant sa condamnation définitive.

Dans un arrêt rendu mercredi, la « Cour constitutionnelle nigérienne constate la déchéance de Monsieur Hama Amadou de sa qualité de membre de l’Assemblée nationale». Il est remplacé d’office par son suppléant.

La Cour dont l’arrêt est sans appel, s’appuie sur « l’article 147 du code électoral » qui stipule que « tout député (…) frappé par une condamnation emportant déchéance, est déchu de plein droit de sa qualité de membre de l’Assemblée nationale ».

Un autre député, Abdou Labo, condamné à un an de prison dans la même affaire, a également été déchu de son siège.

Détenu pendant quatre mois à son retour d’exil le 14 novembre 2015, Hama Amadou avait été évacué d’urgence pour raisons de santé le 16 mars 2016 en France, quelques jours avant le second tour de la présidentielle remportée par le sortant Mahamadou Issoufou. Depuis le début de cette affaire, l’opposant dénonce un procès « politique ».

Selon plusieurs sources, du fait de cette condamnation définitive, le casier judiciaire de Hama Amadou n’est donc plus vierge. Dans un tel cas, à moins d’être réhabilité, Hama Amadou ne pourra plus se présenter aux élections municipales, législatives ou présidentielles.

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