L’Érythrée annonce l’envoi prochain d’une délégation en Éthiopie pour parler de paix

Le président érythréen Issaias Afeworki a annoncé mercredi l’envoi prochain d’une délégation en Éthiopie pour discuter de paix entre les deux voisins, en réponse aux « signaux positifs émis ces derniers jours », par le nouveau Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

« Les signaux positifs émis ces derniers jours peuvent aussi être perçus comme une expression de ce choix populaire », a déclaré le président Issaias, à l’occasion d’une journée commémorant les martyrs de la guerre d’indépendance contre l’Éthiopie.

Pour cette raison, « nous enverrons une délégation à Addis-Abeba pour évaluer directement et en profondeur les développements actuels, et pour établir un plan en vue d’une action continue à l’avenir », a-t-il ajouté.

L’Érythrée était par le passé la façade maritime de l’Éthiopie, mais elle a déclaré son indépendance en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopiennes en 1991, au terme d’une guerre de trois décennies. Un accord de paix signé en 2000, avait mis fin à la guerre qui avait opposé les deux pays de 1998 à 2000 (80.000 morts) au sujet du tracé de la frontière.

En 2002, une commission soutenue par l’ONU avait tranché en faveur de l’Érythrée. L’Éthiopie avait refusé de se conformer à cette décision et elle continue pour l’heure à occuper la ville de Badme, objet de conflit.

Depuis lors, les deux pays entretiennent des relations difficiles. Mais contre toute attente, le nouveau premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé son intention d’appliquer l’accord de 2000.

Cependant, l’annonce de M. Abiy avait été mal accueillie à Badme. Les habitants de cette ville frontalière, dans le nord de l’Éthiopie, ont manifesté la semaine dernière contre la décision du Premier ministre de la restituer à l’Érythrée.

« C’était très pacifique. Ils voulaient simplement faire passer leur message, à savoir qu’ils sont éthiopiens et qu’ils ne veulent pas voir l’accord être appliqué en l’état sans discussion », a expliqué Reda’e Halefom, un porte-parole de l’État régional du Tigré en Éthiopie.

L’autoritarisme du régime Issaias, l’un des régimes les plus répressifs au monde, a isolé l’Érythrée sur la scène diplomatique et provoqué un exode massif de ses citoyens qui ont préféré les dangereuses routes migratoires vers l’Europe à la vie dans leur pays.

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