Apres les experts de l’ONU, Washington accuse Kigali de « déstabiliser » Bujumbura

kigali-perturbation-bujumbraLa secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield a présenté mercredi, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, des rapports dans lesquels, il est explicitement souligné l’implication du gouvernement rwandais dans des activités déstabilisatrices de son voisin, le Burundi.

Washington accuse le gouvernement du Rwanda de chercher à « déstabiliser » le Burundi, notamment en recrutant des réfugiés burundais pour les enrôler dans une opposition armée contre le régime du président burundais, Pierre NKurunziza.

« Nous avons vu un certain nombre de rapports de nos collègues sur le terrain qui laissent penser que le gouvernement rwandais est impliqué dans des activités déstabilisatrices au Burundi », a soutenu Linda Thomas-Greenfield.

Il y a une semaine, des réfugiés burundais témoignaient dans un rapport confidentiel au Conseil de sécurité des Nations Unies, avoir été recrutés et formés par le Rwanda dans le but de renverser le président Nkurunziza, dont le troisième mandat a déclenché une crise politique dans son pays.

Selon ce rapport, 18 combattants burundais dans la province du Sud-Kivu à l’est de la RDC, ont tous avoué à des experts de l’ONU, qu’ils avaient été recrutés dans le camp de réfugiés à Mahama, (est du Rwanda), en mai et juin 2015, et ont bénéficié d’une formation aux tactiques militaires, à l’utilisation de fusils d’assaut, des mitrailleuses, des mines antipersonnel et anti-char, des mortiers et des grenades propulsées par fusée.

Cette formation militaire de deux mois, était assurée par des instructeurs, dont des militaires rwandais, ont précisé les combattants burundais, ajoutant qu’ils avaient pour consignes «d’éliminer le président burundais Pierre Nkurunziza du pouvoir », écrivent les experts de l’ONU dans le rapport.

Le groupe des experts explique aussi que les combattants burundais leur ont présenté de fausses cartes d’identité congolaise produites pour eux au Rwanda, afin qu’ils puissent éviter tout soupçon en RDC.

L’ambassadeur du Rwanda à l’ONU, Eugène Gasana, a rejeté les accusations portées contre Kigali. Pour lui, « cela sape davantage la crédibilité du Groupe d’experts, qui semble avoir étendu son propre mandat, et enquête apparemment sur le Burundi ».

Les autorités burundaises avaient déjà accusé décembre dernier le Rwanda de soutenir un groupe rebelle qui recrutait des réfugiés burundais sur le sol rwandais,  mais le président rwandais, Paul Kagame a rejeté ces allégations les qualifiant de « puériles ».

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