Les présidents tanzanien et ougandais dénoncent les sanctions de l’UE contre le Burundi

Les présidents tanzanien, John Magufuli et ougandais, Yoweri Museveni, ont lancé un appel en faveur de la levée des sanctions de l’Union européenne contre le Burundi, au cours d’un Sommet de la Communauté est-africaine (EAC), qui comprend aussi le Burundi, le Kenya et le Soudan du Sud.

Cet appel lancé le week-end écoulé a été aussitôt rejeté par un diplomate de l’UE.

Devant ses pairs, le président ougandais Museveni qui est le président de l’EAC et le principal médiateur dans la crise politique burundaise a dénoncé « l’ingérence » de l’Union européenne en Afrique.

«C’est notre problème. Nous ne voulons pas que l’Union européenne prenne des mesures contre un Etat membre sans discussions avec nous», a-t-il dit.

Le président tanzanien John Magufuli s’est quant à lui offusqué qu’«ils (les Européens) prennent des sanctions contre le Burundi quand ils sont également confrontés à des difficultés chez eux comme le Brexit».

Des propos qui ont immédiatement fait réagir l’ambassadeur de l’UE en Tanzanie et auprès de l’EAC, Roeland van de Geer. Le diplomate a insisté sur le fait que « les sanctions resteront en place tant que la situation ne changera pas » au Burundi.

Depuis la candidature en avril 2015 du président burundais Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année, le Burundi traverse une crise politique et économique.

Les violences dans le pays ont déjà fait entre 500 et 2.000 morts, selon l’ONU et plusieurs ONG qui ont noté des centaines de cas de disparitions forcées et de tortures, obligeant  plus de 400.000 Burundais à l’exil.

Le Burundi fait aussi face depuis plus d’une semaine à une très grave pénurie d’essence ayant engendré une forte hausse du prix de l’essence au marché noir qui « atteint par endroits la somme de 7.000 francs burundais le litre (3,69 euros) » alors qu’il coûte officiellement 2.100 Fbu.

Le ministre burundais de l’Energie et des mines, en charge du secteur pétrolier, a justifié la pénurie par « le manque de devises en quantité suffisantes ».

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