Burkina Faso : Les commanditaires, complices et exécutants du putsch manqué identifiés

rsp-burkinaLa Commission d’enquête sur le putsch avorté le 17 septembre au Burkina Faso, assure avoir identifié les commanditaires, complices et exécutants du coup d’Etat militaire, a annoncé mercredi devant la presse Simplice Poda, le président de cette commission.

« Les investigations nous ont permis d’identifier des personnes qui sont soit commanditaires de ce coup d’Etat, soit complices, soit des exécutants », a déclaré M.Poda, après avoir remis le rapport au Premier ministre Isaac Zida à Ouagadougou, la capitale du pays qui vit désormais au rythme de la campagne électorale.

Composée de huit personnes (cinq gendarmes, un commissaire de police, un greffier et un magistrat) la commission a auditionné plusieurs personnes, parmi lesquels toute la hiérarchie militaire, des victimes (211 au total) etc…

Ce rapport, dont le contenu n’a pas été dévoilé, est le fruit d’une enquête commanditée par le gouvernement, moins d’une semaine après le putsch pour situer les responsabilités, identifier les auteurs, complices, militaires et civils, impliqués dans la tentative de coup d’État perpétrée en septembre 2015.

Des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président déchu, Blaise Compaoré, avaient fait irruption dans le palais présidentiel le 16 septembre en plein conseil des ministres, prenant en otage le président, Michel Kafando, le Premier ministre Zida, et plusieurs ministres, avant de proclamer le coup d’État le lendemain.

La mobilisation populaire et la pression de la communauté internationale ont contribué à faire avorter ce putsch, permettant le retour au pouvoir du président de transition, Kafando et son gouvernement.

« Nous avons identifié les personnes mais cela ne fait pas d’elles des coupables, elles jouissent de la présomption d’innocence », a noté Poda, précisant que la commission n’a pas fait de recommandations aux autorités parce qu’il s’agit d’une enquête.

Sur la question des implications extérieures évoquées par la justice militaire qui a autorisé la perquisition du domicile de Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, à Ouagadougou, Poda s’est refusé à tout commentaire.

« Le peuple burkinabè tout entier attendait les résultats de vos travaux (…) nous allons pouvoir ensemble voir ce que vous avez pu obtenir au bout de 30 jours de dur labeur dans des conditions assez difficiles » a déclaré Zida.

Une vingtaine de militaires, essentiellement du RSP, dont le général Gilbert Diendéré, considéré comme le cerveau du putsch, ont déjà été mis aux arrêts.

Le général Diendéré, ancien chef d’état-major particulier de l’ex-président Blaise Compaoré, a été notamment inculpé de crimes contre l’humanité. L’ex-ministre des Affaires étrangères du dernier gouvernement Compaoré, Djibrill Bassolé est également détenu et inculpé notamment de haute trahison.

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