CNDH un ou deux rapports : il faut savoir KOUNTE

Le Gouvernement togolais avait saisi la Commission Nationale des Droits de l’Homme, depuis la mi-septembre 2011, en vue d’établir un rapport sur les allégations de tortures. Pour de nombreux experts et observateurs nationaux, l’enquête s’est déroulée sans aucune anomalie et aucune pression n’a été signalée. Les investigateurs ont eu carte blanche pour auditionner non seulement les plaignants mais également les personnes mises en causes par ces derniers. A ce titre, le président de la CNDH, Koffi Kounte, s’était exprimé à plusieurs reprises, réaffirmant à chaque fois que  la CNDH avait les mains libres pour faire ses investigations et qu’elle n’était encline à aucune forme de pression.

Alors que le déroulement de l’enquête s’est fait de manière sereine, la publication de ses résultats a eu un retentissement tout autre. En effet, à la surprise générale, Monsieur Kounte, celui-là même qui avait affirmé que l’ensemble des conditions avaient été favorables au bon déroulement de l’enquête, publie deux rapports. Une première version officielle qu’il remet au gouvernement en main propre, et que ce dernier, dans un souci de transparence, publie le jour même, et une deuxième version, que Monsieur Kounte prend le soin de mettre sur internet, une fois qu’il quitte le territoire togolais. Pour justifier cette attitude pour le moins incompréhensible,  Koffi Kounte accuse le gouvernement togolais d’avoir publié un rapport travesti, obtenu sur menaces.

Nul besoin de rappeler que cette version des choses est en totale contradiction avec le discours jusque-là tenu par le même homme. Et cette affaire qui commence à avoir un écho considérable aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale reste pour la plupart une énigme. En effet, on serait presque tenté de chercher à connaitre les motivations qui ont réellement amené le président de la CNDH à proférer de telles accusations. Ceci est d’autant plus valable que de nombreux observateurs avertis se demandent si Koffi Kounte n’aurait  pas été soumis à une influence bien plus forte que celle qu’il dit avoir subie de la part du gouvernement pour oser porter des accusations aussi graves et aussi lourdes de conséquences. A cet effet,  il semblerait qu’un membre influent du gouvernement Houngbo aurait grandement contribué à la préparation et à la publication du second rapport. Celui-ci étant accusé, à l’issue d’une enquête de l’ANR, de détournement de fonds.

Quel meilleur moyen de déconsidérer l’ANR que de sortir un tel rapport. On notera au passage, la proximité de ce ministre avec le rapporteur de la CNDH, et son influence sur les journalistes qui mettent en cause l’ANR.

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