CEDEAO : La politique agricole remise en cause

L’ONG Oxfam a mené une étude particulièrement intéressante sur l’aide financière apportée à la CEDEAO, notamment dans le secteur agricole. Cette étude s’intitule « Coordination et alignement de l’aide : mythe ou réalité ? L’exemple de la mise en œuvre de la politique agricole régionale de la CEDEAO». Cette étude a relevé que les 25 dernières années ont été le théâtre d’un double désinvestissement dans le secteur agricole et alimentaire dans les pays membres. Pour Mme Samira Daoud, Coordinatrice de campagne régionale Agriculture de l’Ong, il y a une dispersion des efforts et une multitude de projets qui compromettent l’efficacité de l’aide. Autre point intéressant de cette étude est l’analyse détaillée faite sur certains projets de développement rural au Niger, qui dévoile que les financements consacrés aux unités de gestion de projets (UGP) représentent entre 15 et 60 % des financements totaux des projets. De plus ces coûts de gestion plus qu’élevés sont des ressources inutilisées et qui n’arrivent même pas sur le terrain et remettent alors en doute l’efficacité de l’aide. Par ailleurs l’étude a également soulevé un autre point crucial qui entrave le développement rural des pays africains : « L’aide publique au développement est une composante cruciale du financement du secteur rural au Niger, au Burkina Faso et au Ghana. Cependant, malgré les appels répétés de la CEDEAO […], la majorité des interventions des partenaires techniques et financiers (PTF) reste le fait d’une multitude de projets à court terme, peu coordonnés entre eux et qui induisent des coûts de transaction et d’opportunité élevés pour les pays récipiendaires de l’aide ». Entre 1995 et 2008, les partenaires internationaux n’ont octroyé en moyenne que 4,7 % de leur aide publique au développement (APD) au secteur agricole, aux pays de la CEDEAO.

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