Les pays anglophones de la CEDEAO et la Guinée rejettent l’Eco

Les Ministres des Finances et Gouverneurs de Banques centrales de cinq pays anglophones d’Afrique de l’Ouest et la Guinée réunis à Abuja ont rejeté ce jeudi la nouvelle monnaie commune de l’espace Cédéao prônée par le président ivoirien Alassane Ouattara le 21 décembre dernier.

Les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) ont “noté avec préoccupation la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en Eco d’ici à 2020”, selon un communiqué publié à l’issue de cette rencontre entre les ministres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales.

La WAMZ est composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Gambie ainsi que d’un pays francophone, la Guinée (Conakry), qui ne fait pas partie de la zone CFA.

A l’issue d’une concertationà Abuja, ils ont accusé le président ivoirien Alassane Ouattara d’avoir unilatéralement pris la décision de création de l’Eco sans consulter les autres pays membres de la Cédéao.Les six pays appellent une réunion urgente des chefs d’Etats et de Gouvernement de la Cédéao pour discuter de la monnaie unique régionale.

En décembre dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé que le franc CFA serait renommé «Eco», en remplacement du franc CFA utilisé par huit États d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Les ministres ont indiqué que l’action du président Ouattara n’est pas en droite ligne avec les décisions des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao qui ont adopté «Eco».

Après l’annonce d’Abidjan, le Ghana s‘était dit «déterminé» à faire tout son possible pour «rejoindre bientôt» les pays francophones, tout en les exhortant à renoncer à la parité fixe de l’Eco avec l’euro, qui est maintenue, bien qu’elle soit très critiquée et que selon le projet original, la monnaie unique ouest-africaine ne devait être arrimée à aucune devise étrangère.

Le Nigeria, poids lourd économique de la région – qui pèse à lui tout seul près de 70% du PIB de la Cédéao, a répété à maintes reprises que les pays ouest-africains n‘étaient pas prêts à une quelconque union monétaire, tant qu’ils ne respecteraient pas les critères de convergence: un déficit budgétaire n’excédant pas 3%, une inflation à moins de 10% et une dette inférieure à 70% du PIB. Or à ce stade, seul le Togo répond à ces exigences.

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