L’Ethiopie s’apprête à mettre fin à son litige frontalier avec l’Erythrée

Le gouvernement éthiopien a annoncé mardi avoir décidé de mettre en œuvre «pleinement» les conclusions d’une commission internationale indépendante qui avait délimité en 2002 le tracé de la frontière commune avec l’Erythrée.

«Le gouvernement éthiopien a décidé de mettre en œuvre pleinement l’accord d’Alger (signé en 2000 pour mettre fin au conflit entre les deux pays) et (les conclusions) de la commission sur la démarcation de la frontière et nous travaillons à leur mise en œuvre complète sans hésitation», a écrit la coalition au pouvoir à Addis-Abeba dans un communiqué.

Le conflit est né au lendemain de l’indépendance de l ‘Erythrée en 1993, faisant perdre à l’Ethiopie son unique façade maritime sur la mer Rouge. Entre 1998 et 2000, les deux voisins se sont livrés une guerre fratricide qui a fait au moins 80.000 morts, notamment en raison de divergences sur la démarcation de leur frontière.

Un accord de paix avait été signé fin 2000 à Alger puis une commission d’arbitrage soutenue par l’ONU avait tranché sur le tracé de la frontière, attribuant notamment la localité de Badme, point de contentieux, à l’Erythrée. Mais l’Ethiopie a continué jusqu’à présent à occuper Badme.

Depuis, les deux pays maintiennent de nombreuses forces de long de leur frontière de 1.000 km de long et des affrontements périodiques ont laissé craindre une reprise d’un conflit à grande échelle, notamment en 2016.

« Le gouvernement érythréen devrait adopter la même position sans condition préalable et accepter notre appel à restaurer la paix trop longtemps perdue entre les deux pays frères, comme c’était le cas auparavant », a ajouté l’EPRDF (coalition au pouvoir en Ethiopie) dans son communiqué.

Cette annonce surprise représente un changement de politique majeure du nouveau Premier ministre, Abiy Ahmed, qui avait promis lors de son discours d’investiture en avril de travailler à restaurer la paix avec l’Erythrée.

« Pour le bien commun de nos deux pays, pas seulement pour notre avantage mais pour celui des deux nations liées par le sang, nous sommes prêts à résoudre nos divergences par la discussion », avait appelé le Premier ministre.

«Nous invitons le gouvernement érythréen à montrer les mêmes sentiments», avait-t-il ajouté.

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