Un ex-chef d’état-major français favorable à l’ouverture des archives militaires au Rwanda

Un ancien chef d’état-major français des armées au moment du génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, plaide pour l’ouverture des archives militaires dans ce dossier, estimant que l’armée française n’a «rien à se reprocher», au moment où le président rwandais Paul Kagame est attendu ce mercredi à Paris où il rencontrera son homologue français Emmanuel Macron.

« Encore une fois, nous n’avons rien à nous reprocher », a déclaré l’ancien amiral Jacques Lanxade, chargé sous la présidence de François Mitterrand de mettre en œuvre l’opération militaro-humanitaire « Turquoise ». Dans une interview au journal Le Monde, l’ex-chef d’Etat-major français récuse toute erreur liée à l’opération «Turquoise» pendant le génocide des Tutsi au Rwanda.

«Le gouvernement français doit faire admettre que nous sommes intervenus pour arrêter le massacre », insiste le haut gradé. Mais « le problème auquel le président Macron va être confronté, ce sont les fortes pressions en France pour normaliser les relations avec le Rwanda », juge-t-il.

Le président rwandais Paul Kagame, dirigeant du Front patriotique rwandais (FPR) qui a pris le pouvoir à Kigali quelques jours avant la fin du génocide, accuse les autorités françaises d’avoir soutenu le pouvoir hutu et d’avoir été un acteur des tueries, ce que Paris a toujours fermement démenti.

Vingt-trois ans après le génocide au Rwanda, la justice française refuse de faire entendre les anciens plus hauts responsables militaires français dans l’enquête sur de possibles responsabilités de l’armée en marge du massacre de Bisesero en juin 1994, une décision qui rompt, selon les parties civiles, l’espoir d’un procès.

Promise en 2015 par le président François Hollande, l’ouverture des archives de la présidence française sur le génocide rwandais de 1994 et l’opération Turquoise n’a été que partiellement respectée, selon des chercheurs et des militants associatifs.

Kagamé est attendu mercredi à Paris où il rencontrera son homologue français Emmanuel Macron et participera à un Salon international «Viva Tech» consacré au numérique.

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