Ethiopie : un million de déplacés dans des affrontements ethniques entre Oromo et Somali

Le conflit entre les communautés Oromo et Somali le long des frontières des deux Etats du même nom, dans le sud de l’Ethiopie, ont forcé près d’un million de personnes à quitter leurs foyers, selon un rapport des Nations unies.

Les violences opposant des membres des communautés Oromo et Somali, les deux principaux groupes ethniques, tout au long de l’année 2017, se sont intensifiées à partir du mois de septembre dernier, faisant plusieurs centaines de morts, selon les autorités.

«Des données préliminaires collectées en novembre 2017 par l’OIM indiquent que près d’un million de personnes ont été déplacées en raison du conflit le long de la frontière entre les Etats Oromia et Somali», depuis 2015, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).

Pour la seule année 2017, quelques 700.000 déplacés ont été dénombrés, avec un « pic significatif » en septembre, selon ce document.

Les disputes sont courantes entre les deux communautés au sujet de la démarcation des frontières administratives ou de l’accès aux ressources (points d’eau, pâturages…), mais elles débouchent rarement sur des violences d’une telle intensité.

La raison pour lesquelles elles ont débuté reste floue. Les dirigeants oromos et somalis s’accusant mutuellement d’avoir déclenché les hostilités, mais elles illustrent les tensions qui caractérisent le système de gouvernance éthiopien, dit de «fédéralisme ethnique».

Ce système est censé offrir un degré d’autonomie aux différentes communautés du pays, divisé depuis 1995 en neuf régions administratives.

Ses détracteurs disent qu’il contribue dangereusement à exacerber les sentiments d’appartenance et à «ethniciser» d’anciens différends fonciers dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, avec plus de 100 millions d’habitants.

Depuis plus de deux ans, l’Ethiopie est secouée par des protestations à caractère social, économique et politique, qui ont fait près de mille morts selon la Commission éthiopienne des droits de l’Homme, et conduit le pouvoir à instaurer l’état d’urgence d’octobre 2016 à août 2017.

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