Nouveaux heurts en Guinée lors des manifestations contre la situation dans l’éducation

De nouvelles violences ont éclaté à Conakry où une quinzaine de personnes au moins ont été blessées mardi, lors d’affrontements qui ont opposé pour le deuxième jour consécutif, les forces de l’ordre à de jeunes manifestants qui dénoncent la situation dans l’éducation.

Les enseignants grévistes membres du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), qui ont déclenché une grève le 13 novembre, soutenu par des lycéennes, exigent l’application totale du statut particulier de l’Education.

Ce statut qui prévoit une augmentation de l’indice et des salaires obtenus sous feu le général Lansana Conté (1984-2008), confirmés en septembre 2016 lors des négociations entre gouvernement et syndicats de l’éducation.

Au moins trois responsables Syndicaux, ont été arrêtés samedi à Conakry. Le porte-parole des grévistes, Mohamed Bangoura, avait alors affirmé à la presse que ces arrestations n’allaient «pas affaiblir le mouvement». «Les enseignants décident au contraire de durcir le ton à partir du moment où nos camarades sont sous les verrous», a-t-il dit.

C’est le cas depuis lundi. Des violents heurts opposent policiers et des milliers d’élèves du primaire et du secondaire dénonçant la situation de l’éducation en Guinée. Un jeune de 17 ans a été tué par balle par la police, selon sa famille et un membre de la Croix Rouge.

La tension était particulièrement vive en début d’après-midi à Conakry autour du domicile du ministre de l’Education nationale, Ibrahima Kalil Konaté, où les jeunes jetaient des pierres contre les forces de l’ordre protégeant le bâtiment.

Mardi, de nouvelles violences ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne. Des centaines de jeunes, scolarisés ou non, ont brûlé des pneus, renversé des poubelles et affronté les forces de l’ordre à l’aide de pierres et de frondes. Celles-ci ont répliqué en faisant usage également de pierres, ainsi que de gaz lacrymogène, ou en effectuant des tirs de sommation en l’air, selon des témoins.

Des journalistes ont dénombré au moins 15 manifestants blessés, dont six dans le quartier de Hamdallaye et quatre dans celui de Bambéto.

Le ministre de la Justice, Cheick Sako, a une nouvelle fois dénoncé mardi sur les médias de l’Etat, un appel à la grève «illégal» lancé par les syndicats, une grève qu’il a qualifiée de «sauvage», car lancée sans respect du préavis prévu par la loi.

En février, huit personnes avaient été tuées, dont plusieurs par balles, lors des manifestations liées à une grève des enseignants.

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