Soudan: les Etats-Unis mettent en danger le chemin vers la démocratie (Premier ministre soudanais)

Pour le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en maintenant son pays sur leur liste noire des pays soutenant le terrorisme, les Etats-Unis de mettent en danger le chemin du Soudan vers la démocratie. «Le maintien du Soudan sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme met en péril la route vers la démocratie (…) Nous sommes isolés du monde», a-t-il souligné. «Nous enlever de la liste changera la donne».

Les sanctions américaines contre le Soudan date d’août 1993, où le pays a été inscrit sur cette liste noire, car il a abrité le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden de 1993 à 1996. Abdallah Hamdok trouve qu’il est injuste de traiter le Soudan comme un Etat paria alors que pays a expulsé, il y a plus de 20 ans, Oussama Ben Laden, et que les Soudanais ont renversé en avril 2019 le régime d’Omar el-Béchir qui l’avait hébergé.

«Les Soudanais n’ont jamais été des terroristes, c’était l’œuvre de l’ancien régime», a-t-il insisté, mettant en garde contre le fait que «les transitions sont toujours désordonnées. Elles ne sont pas linéaires et ne vont pas toutes dans la même direction».

Le chef du gouvernement a estimé que l’accord de paix signé récemment avec des groupes de rebelles allait avoir un effet positif sur l’économie qui est à genoux. Cela est dû au fait que la part des recettes consacrée par l’Etat aux opérations militaires va passer de 80% à «10 ou 15% du budget maintenant que le Soudan n’est plus dans une économie de guerre».

Hamdok a par ailleurs indiqué avoir discuté avec la Cour pénale internationale de la possibilité de traduire l’ancien président Omar El Béchir devant cette instance, évoquant la création d’un «tribunal hybride» au Soudan composé de magistrats de la CPI et de juges soudanais. Mais «la meilleure option serait de réformer le système judiciaire soudanais pour que la justice de son pays le juge», a-t-il relevé.

Le Soudan s’est engagé à livrer M. Béchir à la CPI afin qu’il soit jugé pour crimes de guerre et génocide dans le cadre du conflit au Darfour en 2003-2004, qui a fait 300.000 morts et des millions de déplacés. Il est jugé en ce moment à Khartoum pour le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir en 1989.

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