Le Nigeria invite les groupes pétroliers d’avoir leur siège dans la région de production
Le gouvernement nigérian a ordonné aux compagnies pétrolières étrangères qui opèrent dans le pays, de déplacer leurs sièges sociaux dans la région de production, dans le sud, une décision saluée par l’Etat de Rivers, directement concerné.
La semaine dernière, le vice-président, Yemi Osinbajo qui exerce le pouvoir en l’absence pour raisons de santé, du président Mohammadu Buhari, avait ordonné aux grands groupes pétroliers comme Shell, Mobil et Chevron de déplacer leurs sièges sociaux dans la région du Delta, une mesure destinée à réduire la contestation sur le partage des revenus de l’or noir.
L’Etat a évalué entre 50 et 100 milliards de dollars en 2016, le manque à gagner dans l’économie pétrolière, à cause des attaques de groupes armés.
Dans un communiqué, Austin Tam-George, commissaire à l’information de l’Etat de Rivers, l’un des Etats du Delta du Niger, a déclaré » soutenir pleinement » la décision du président par intérim.
La région du Delta du Niger est la plus grande région pétrolifère du Nigeria, mais elle est en proie à des troubles.
Les habitants de la région estiment ne pas profiter suffisamment des retombées de la manne pétrolière depuis des décennies, et se plaignent des considérables dégâts environnementaux qu’occasionne l’extraction du brut dans la région.
Plusieurs groupes rebelles armés qui se sont formés dans cette zone, attaquent régulièrement les installations pétrolières et le personnel des compagnies.
Ils revendiquent pour la plus part, un meilleur partage des revenus pétroliers, une autonomie politique régionale et la dépollution des sites.
Le commissaire à l’information de l’Etat de Rivers estime que « les actions militantes et la violence cesseront, parce que les habitants se sentiront parties prenantes » de l’exploitation de pétrole, « si les compagnies déplacent leurs sièges sociaux (actuellement installés à Lagos ou Abuja) dans le Delta du Niger».
