Interdiction d’une manifestation de l’opposition contre la nouvelle Constitution à Abidjan

abidjan-manifLe préfet d’Abidjan a décidé d’interdire « l’’organisation du sit-in par le Front Populaire Ivoirien (FPI) devant l’Assemblée nationale ‘’ prévue ce mercredi, pour protester contre le projet de la nouvelle constitution au jour même  où le président Alassane Ouattara devait présenter le projet devant le parlement.

« L’organisation du sit-in par le Front Populaire Ivoirien (FPI) devant l’Assemblée nationale n’est pas autorisée », a souligné Diakité dans un communiqué, précisant que « l’administration n’a reçu aucun courrier » des organisateurs relatifs à cette manifestation. Diakité a en outre mis en garde contre «toute tentative de trouble à l’ordre public».

Le projet de nouvelle Constitution, qui n’a pas été rendu public mais a été transmis aux députés avant sa présentation par M. Ouattara, a été mis en ligne par un parti d’opposition, le Lider. Le texte ne présente pas de surprise par rapport aux grandes lignes déjà connues.

La question de « l’Ivoirité », y ait abordé. Il prévoit que « le candidat doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine ». La constitution actuelle stipule « de père ET de mère », une disposition visant M. Ouattara, accusé par ses détracteurs d’être d’origine burkinabè.

Le nouveau texte supprime également la limite d’âge maximale de 75 ans pour être candidat, mais prévoit que le président « n’est rééligible qu’une fois ». M. Ouattara, 74 ans, a été réélu pour un second mandat en octobre 2015.

Le texte, qui sera soumis à un référendum fin octobre, prévoit également la création d’un poste de vice-président « élu en même temps » que le président et d’un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président, ou la constitutionnalisation de la chambre des rois et chefs traditionnels.

Le leader de l’opposition Pascal Affi Nguessan, président du FPI, Sans se prononcer sur des points concrets avant la publication officielle du texte, dénonce l’absence de concertation et estime que le projet « n’aura pour conséquence que d’accentuer la fracture sociale et mettre à mal la cohésion sociale, déjà fortement entamées par les multiples crises de ces deux dernières décennies ».

L’actuelle majorité dispose en effet de plus de 90% des sièges à l’Assemblée nationale, où ne figure aucun membre de l’opposition, qui avait boycotté le scrutin en 2011.

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