Sahara Occidental : Ban Ki-moon exige le rétablissement de la mission de l’Onu

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a exigé dans son rapport annuel adressé lundi soir au Conseil de Sécurité, le retour des membres de la Minurso, sa mission au Sahara occidental, estimant que leur expulsion par Rabat, pourrait « être exploitées par des éléments radicaux et terroristes» et menacer la stabilité de la région».

Au cours d’un voyage dans la région le mois dernier, Ban Ki-Moon avait fortement irrité les autorités de Rabat en qualifiant d’«occupation», la présence marocaine dans ce territoire alors que le Royaume considère le Sahara occidental comme partie intégrante de son territoire national.

En représailles, le Maroc a expulsé la plupart des experts civils expatriés de la Minurso et fait fermer un bureau de liaison militaire au Sahara, ce qui empêche selon l’ONU, sa mission de fonctionner correctement.

Selon des diplomates, le Maroc est soutenu au Conseil, dans sa querelle diplomatique avec Ban, notamment par la France et le Sénégal.

L’ambassadeur britannique, Matthew Rycroft a souhaité que « le Conseil de sécurité soutienne » ce rapport. « C’est au Conseil de sécurité, de décider du mandat (d’une mission), de décider s’il faut le changer ou non », a confié Rycroft a des journalistes.

Selon le rapport de Ban, il ne reste que 28 experts civils expatriés à Laayoune, principale localité du Sahara occidental, tandis que 25 autres ont été transférés temporairement à Las Palmas aux îles Canaries.

Et sans son personnel civil au complet, pour assurer la logistique, a affirmé  Ban, la Minurso «ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions » et du mandat que lui a confié le Conseil.

Dans ces conditions, souligne Ban Ki-moon dans son rapport, même les activités militaires de la mission «ne pourront pas être maintenues à moyen et long terme».

« Le risque d’une rupture du cessez-le-feu et d’une reprise des hostilités, avec le danger d’escalade vers une guerre ouverte, va augmenter considérablement si la Minurso est forcée de partir» a averti Ban Ki-Moon dans son rapport.

Ban Ki-Moon a de même évoqué le risque de «créer un précédent» qui pourrait encourager certains pays hôtes de missions à se débarrasser de leurs Casques bleus, notamment la RDC, le Soudan ou le Soudan du Sud qui ne cachent pas leur volonté de voir les Casques bleus déployés sur leur territoire partir à brève échéance.

Pour rappel, le Maroc propose depuis 2007 un plan d’autonomie pour le Sahara occidental, vaste territoire d’un demi-million d’habitants. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination.

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