Référendum au Congo : L’opposition appelle à une insurrection pacifique

Pascal Tsaty Mabiala, l’un des leaders de l’opposition au référendum constitutionnel qui doit se tenir ce dimanche au Congo Brazzaville, a plaidé pour une insurrection pacifique populaire pour empêcher la tenue de cette consultation devant permettre au président sortant, Denis Sassou Nguesso de postuler pour un nouveau mandat en 2016.

« Nous voulons arriver à […] une insurrection pacifique populaire », a déclaré ce mardi, Pascal Tsaty Mabiala, secrétaire général de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), le premier parti de l’opposition congolaise, après une journée marquée par des violences à Brazzaville ayant fait au moins six blessés graves, par balles.

« Notre but est de ne pas permettre à Sassou d’organiser ce référendum », a ajouté Tsaty Mabiala, joint par téléphone.

Mabiala est l’un des principaux animateurs du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), une plate-forme d’opposition qui, avec l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) avait appelé à partir de mardi, à la désobéissance civile.

Dans la matinée, la présidence de la République avait diffusé sur les ondes de la radio et sur les colonnes de la presse écrite, un message indiquant que la journée de mardi 20 octobre, n’était pas une férié et par conséquent, tout le monde devait travailler normalement et que les rassemblements étaient interdits, alors que Frocad et IDC avaient prévu manifester dans l’après-midi dans la capitale.

Ce mardi, dans les quartiers sud et ouest de Brazzaville, des heurts ont opposé la police à des jeunes en colère qui ont incendié des pneus et dressé des barricades. Six personnes au moins ont été grièvement blessées par balles et deux autres par des éclats de grenades lacrymogènes. Des émeutiers ont par ailleurs incendié trois commissariats de police.

« La situation s’est militarisée. Nous avons la raison de notre côté. Ils ont les armes et la violence mais il n’est pas sûr qu’ils aient les moyens de gagner ce combat à long terme », a déclaré Mabiala, regrettant que les commissariats aient été incendiés et les routes bloquées.

Dans la soirée, Raymond Mboulou, le ministre congolais de l’intérieur a déclaré à la télévision publique que le bilan provisoire de cette « insurrection organisée et coordonnée » se monte à 4 morts, dont trois à Brazzaville et un à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans le sud du pays.

Moungalla s’en est pris par ailleurs à l’opposition qu’il a qualifiée d’irresponsable son appel à une insurrection généralisée qui aurait dû aboutir d’après elle, au départ du président de la République.