Guinée : sortir du fléau de la corruption

Une enquête nationale portant sur la corruption au sein des entreprises publiques a été lancée mardi en Guinée. Ce pays, qui est le plus corrompu de l’Afrique de l’Ouest, veut mettre tout en œuvre pour sortir de ce fléau. Pour ce faire, le gouvernement guinéen a utilisé les gros moyens : à l’expérience locale de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC), il a joint l’expertise de l’ONG Transparency International, spécialisée dans les questions de ce type. Cette étude entend relever les principaux cas de corruption dans les entreprises de l’Etat. En plus, elle compte déceler les facteurs aggravant le phénomène. Pour satisfaire à des questions de représentativité, l’investigation se fera sur base d’un sondage comprenant plus de 2400 ménages guinéens. Celui-ci sera effectué par 24 agents et touchera toute l’étendue du territoire national. La Guinée siège au sommet des pays ouest-africains les plus corrompus et, à l’échelle mondiale, il se place à la 18è position. Un leadership pas très honorable. Selon une précédente étude, la corruption est très courante dans les services publics guinéens : qu’il s’agisse des formalités fiscales, de l’obtention de marchés publics ou même d’une simple procédure administrative, des billets doivent y rester. Cette pratique serait même organisée à certains niveaux. A titre d’exemple, lorsqu’une PME signe un contrat d’approvisionnement avec l’Etat, elle laisserait 18 % de la valeur de l’engagement comme pot-de-vin ; tandis que, pour une grande entreprise, ce serait 21 %. Cette étude renseignera donc le gouvernement guinéen afin qu’il mettre en place une politique adaptée aux réalités du contexte du terrain et qu’il veille à son application.

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