Crise ivoirienne : de quoi sera fait le lendemain ?

En Côte d’Ivoire, la situation est on ne peut plus confuse. Alors que les médiateurs de la mission conjointe Union Africaine – Cédeao laissaient entendre que Laurent Gbagbo lèverait, dans les plus brefs délais, le blocus de l’Hôtel du Golfe, lequel abrite le camp d’Alassane Ouattara, les routes menant au fief du rival du président sortant ivoirien étaient toujours bloquées le mercredi matin. « Il suffit que les forces nouvelles aillent à Bouaké, ce blocus sera levé », expliquait Alcide Djédjé, ministre des Affaires Etrangères de Gbagbo. Ce dernier ne semble pas avoir évoqué cette exigence lorsqu’il s’est entretenu avec ses pairs ouest-africains devant l’envoyé spécial de l’organisation continentale. Cette volte-face pourrait donc replacer les négociations sur la ligne de départ.

Sur la côte africaine opposée, le premier ministre kenyan, Raila Odinga, de retour dans son pays après la mission d’Abidjan, a déclaré, mercredi, qu’ « il y aura une amnistie pour lui (Gbagbo) dans le sens où il ne sera pas poursuivi ou persécuté » avant d’ajouter que « dans le cas où il déciderait de rester dans le pays, il serait autorisé à vaquer à ses occupations normalement » ; »s’il décidait de partir en exil, il ne sera pas traîné devant la CPI à condition qu’il accepte de rendre le pouvoir ». Aux yeux de bien d’observateurs, cela paraissait être une des meilleures propositions évoquées jusque là. Mais, sur ce point aussi, le chef de la diplomatie ivoirienne, a été très tranchant : «il n’a pas été question d’amnistie ; […] le président Gbagbo n’a pas besoin d’aller à Washington, il est bien où il est ».

Des propos aussi fermes que contradictoires les uns des autres qui ne laissent aucune place à un consensus.  Alassane Ouattara, sorti d’un long silence ce mercredi, en rajoutait en affirmant qu’ «aucune discussion n’est possible avec Gbagbo ».  La crise ivoirienne n’est donc pas prête de se décanter et, dans un tel climat, nul ne sait à quoi s’attendre. Pour l’intérêt supérieur de la nation ivoirienne, les deux parties devront fournir l’effort de reconsidérer leurs positions.

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