BEAC & BCAO : retour à la convertibilité du franc CFA

Près de 20 années de suspension après,  les autorités de la Banque des Etats d’Afrique Centrale, BEAC, viennent d’annoncer qu’ils envisageaient avec les institutions bancaires d’Afrique de l’ouest, reprendre les échanges de francs CFA au sein de leurs établissements. Selon les dires du gouverneur de la BEAC, un calendrier de travail a été fixé et les consultations sont déjà en cours. Aussi, les représentants de la Banque des Etats d’Afrique de l’Ouest ont corroboré ces propos en affirmant qu’une rencontre d’experts se tiendrait d’ici peu à Dakar, pour étudier les modalités nécessaires à un retour de convertibilité monétaire entre les zones UMOA et BEAC. Les principales questions à aborder seront celles de la sécurité dans cette convertibilité. En effet, il faudra mettre en place un cadre de fonctionnement sûr qui ne laisse aucune brèche pour le blanchiment d’argent ou autre forme de délit. Bien que favorisant la fluidité des échanges commerciaux, certains observateurs s’interrogent encore sur l’opportunité d’une telle décision alors que la crise Européenne et surtout française n’est pas à terme. En effet, telle une épée de Damoclès, l’ombre de la dévaluation plane aujourd’hui encore sur le franc CFA. La monnaie étant liée à la banque de France, elle se voit généralement dévaluer quand la France a besoin d’un CFA faible pour soutenir son importation en provenance d’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, rappelons que la décision, par la BEAC, de suspendre le rachat de ses billets en zone BCEAO répondait à une urgence, celle  de limiter la fuite massive des capitaux qui faisait suite à une dévaluation prévue du CFA. En une année seulement, la part des billets rachetés par la BEAC en zone UEMOA avait doublé, passant ainsi de 21 à 42%. C’est pour s’assurer la détention d’une monnaie forte et la réalisation d’une plus-value lors de la dévaluation, que plusieurs opérateurs ont engagé des mouvements de capitaux importants.

Pour beaucoup, il s’agissait de financer leurs importations en provenance de l’UEOA par des CFA-BEAC. Ceci, sans compter le risque de rapatriement massif des épargnes et recettes en CFA-BEAC des opérateurs commerciaux installés en Afrique central qui pointait déjà à l’horizon.

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