Niger / Nigéria : Le malheur des uns fait le bonheur des autres …

Depuis le 1er janvier, le Niger vend des produits pétroliers raffinés localement. Mais, ceux-ci subissent la concurrence du carburant frelaté, provenant habituellement du Nigéria voisin. Un commerce de contrebande mis à mal par la crise liée aux prix des hydrocarbures, qui prévaut actuellement dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Pour le plus grand bonheur de Niamey. Pourtant, le gouvernement nigérien n’avait ménagé aucun effort pour proposer des prix abordables : 579 FCFA (1,158 dollar) le litre d’essence, et 577 FCFA (1,154 dollar) pour la même quantité de gas-oil. Malgré cela, la société civile estimait ces coûts trop élevés pour un pays producteur d’or noir. Les plus mécontents étaient de fait très vulnérables à la tentation de recourir aux hydrocarbures frelatés, lesquels se proposaient à des tarifs imbattables, soit 200 à 300 FCFA (0,4 à 0,6 dollar) le litre. Mais, le temps que l’administration du Nigéria décide d’annuler la subvention sur le carburant, les choses ont profondément changé. Le litre de carburant frelaté a dépassé la barre des 700 FCFA (1,4 dollar), devenant, du coup, hors de prix. Ainsi, les consommateurs nigériens n’ont pas eu d’autres choix que de se rabattre sur les produits de la Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP). Ce qui a fait les affaires du Trésor nigérien. Néanmoins, celui-ci ne doit pas trop vite se frotter les mains.

Car, à force de lancer des mouvements de grève, les syndicats nigérians ont réussi, hier lundi 16 janvier, à obtenir la baisse du prix de l’essence, passant de 141 à 97 nairas (0.9 à 0,6 dollar). D’où, le carburant frelaté peut très vite redevenir séduisant.

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