Afrique du Sud : La question de la redistribution des terres

En 1913, le « Natives Land Act », une loi nourrie du racisme de l’époque, avait contraint les Noirs sud-africains à n’occuper que 7 % du territoire national. Aujourd’hui, le gouvernement a la lourde tâche de faire justice aux victimes de cette expropriation. Cette question, dont Jacob Zuma a fait une de ses priorités, s’apparente à un véritable casse-tête après un siècle d’histoire et de profondes mutations.

Le Ministère du Développement Rural et de la Réforme Agraire, en charge de ce dossier, a récemment résumé son embarras dans un communiqué à travers une interrogation : « comment rompre rapidement et radicalement avec le passé sans perturber significativement la production agricole et la sécurité alimentaire ? ». Car, présentement, viennent d’être amorcées des consultations en vue de rendre les terres à leurs véritables propriétaires.            La pression est d’autant plus grande du fait que, depuis 1994 avec l’avènement de l’ANC de Mandela au pouvoir, seulement 5 % des terres ont été rétrocédées aux Noirs. Le reste, donc plus de 80 %, est toujours entre des mains blanches. Ambigüité supplémentaire, seuls 10 % des fermes transférées aux autochtones sont productives jusqu’à présent, la plupart des bénéficiaires de l’opération n’ayant pas eu les moyens nécessaires pour continuer à exploiter correctement leurs terres.

Devant un tel dilemme, à savoir rendre les terres et faire face à des risques de pénurie agricole ou les laisser aux fermiers blancs et subir les critiques de la communauté noire, le ministre Gugile Kwinti avoue son impuissance en ces termes, « nous n’avons pas de réponse toute faite », mais persiste en déclarant que « redistribuer 30 % des terres arables et 82 millions d’hectares … à des aspirants fermiers Noirs » est l’objectif de 2014.

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