Mali : La défense et les parties civiles demandent la fin du procès d’Amadou Sanogo

La défense et les parties civiles au procès pour assassinats du général malien Amadou Sanogo, meneur d’un putsch en 2012 et brièvement chef de l’Etat, ont demandé jeudi la fin de cette procédure qui empoisonne le pouvoir.

La reprise ce jeudi du procès devant les assises de Bamako, les parties civiles ont demandé au tribunal d’entériner un accord entre elles et l’Etat qui a décidé en 2020 de les indemniser.

La défense a également réclamé la fin du procès, en citant une loi adoptée en 2019 au nom de la réconciliation et offrant la possibilité de l’amnistie aux auteurs de certains crimes commis pendant la crise de 2012. Les assises se prononceront lundi.

Amadou Sanogo et les 16 coaccusés présents au tribunal jeudi, soldats et gendarmes, dont un ancien ministre de la Défense, sont jugés non pas pour putsch de 2012 qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré, mais pour l’enlèvement et l’assassinat de 21 membres d’une unité d’élite, les «Bérets rouges».

Ces «Bérets rouges» avaient vainement tenté un contre-putsch brutalement réprimé par les nouveaux maîtres de Bamako et par les « Bérets verts » qui leur étaient acquis. Les corps de 21 d’entre eux avaient été retrouvés morts dans un charnier en décembre 2013.

En janvier 2020, la justice a ordonné la libération d’Amadou Sanogo et des autres militaires encore détenus depuis six ans, faisant redouter aux défenseurs des droits humains le classement de l’affaire pour des raisons politiques.

Depuis lors, le Mali a été le théâtre d’un nouveau putsch en août 2020. Les militaires qui l’ont conduit dominent les autorités de transition qui dirigent actuellement le pays. Le numéro deux des putschistes de 2020, le colonel Malick Diaw, figurait sur la photo de groupe des putschistes de 2012.

 

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