Soudan: sept morts lors d’une manifestation dans l’est (médecins)

Sept personnes ont été tuées et 30 autres blessées jeudi lors d’une manifestation dans l’est du pays, où la tension est très vive en raison d’affrontements tribaux, selon le Comité des médecins de la région.

«Sept manifestants ont été tués par balle et 30 autres blessés jeudi à Kassala lors d’une manifestation de soutien au gouverneur de la province éponyme, limogé mardi par le Premier ministre Abdallah Hamdok, et qui appartient à la tribu des Bani Amr », a indiqué à la presse cette association de médecins.

Selon l’agence officielle Suna, après la manifestation, un groupe a essayé de couper un pont et d’occuper le siège du gouvernement provincial. Devant leur refus de se disperser, des affrontements ont éclaté et les forces de sécurité ont lancé des grenades lacrymogènes et ouvert le feu.

Mercredi dernier, six personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans des affrontements tribaux dans la ville portuaire soudanaise de Suakin, située sur la mer Rouge. Après ces violences, les autorités avaient décrété un couvre-feu à Suakin de 12H00 (10H00 GMT) à jeudi 04H00 (02H00 GMT), ainsi qu’à Port Soudan, à une soixantaine de kilomètres plus au nord. Le couvre-feu a été prolongé jeudi.

La nomination en juillet de Saleh Ammar au poste de gouverneur de l’Etat du Kassala –frontalier de l’Etat de Port Soudan– avait suscité la colère des Beja, l’autre grande tribu de la région.

La semaine dernière, des membres de la tribu Beja ont bloqué les docks de Port-Soudan, poumon économique du pays. Ils protestaient contre l’accord de paix signé le 3 octobre entre des groupes rebelles et le pouvoir, dont un chapitre est consacré à leur région. Les Beja craignent que leur tribu ne soit sous-représentée par rapport à la tribu rivale des Beni Amr dans les prochaines instances législatives et exécutives régionales prévues par l’accord de paix.

La guerre au Darfour, après son début en 2003, a fait au cours des premières années au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l’ONU. Dans les deux autres régions, la guerre a affecté un million de personnes.

L’accord est composé de huit protocoles: propriété foncière, justice transitionnelle, réparations et compensations, développement du secteur nomade et pastoral, partage des richesses, partage du pouvoir et retour des réfugiés et déplacés. Le coût de sa mise en application s’élèvera à 7,5 milliards de dollars, a indiqué la ministre des Finances, Heba Mohamed Ali Ahmed.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *