Guinée : Le gouvernement et Rio Tinto

Vendredi dernier, la République de Guinée et la multinationale minière anglo-australienne Rio Tinto ont conclu un accord sur l’exploitation du minerai de fer du Nord de Simandou, considéré comme le gisement le plus important au monde. Selon les termes contractés, en échange d’une exonération fiscale d’un bon nombre d’années, le géant du fer versera 700 millions de dollars américains à son partenaire africain, une somme qui ne fera qu’amorcer une initiative aux retombées évaluées à plus de 10 milliards de dollars. Celui-ci pourra également, à tout moment qu’il le souhaitera, passer de ses 15 % actuels de part du projet à 35 %. En outre, Rio Tinto devra également construire un chemin de fer de 650 Km reliant le site minier à la côte, une voie qui reviendra à la Guinée après les trois décennies d’exploitation. Bien qu’à première vue, cet accord recèle d’avantages pour la Guinée, il est nécessaire de signaler qu’il ne porte que sur les blocs 3 et 4 du Simandou. En effet, l’exploitation des blocs 1 et 2 du même gisement font l’objet d’un différend entre Rio Tinto et le gouvernement guinéen,  le premier ayant été « exproprié illégalement », selon ses propres termes, par le second au profit d’un tiers. Aussi, en considérant les textes de l’accord qui stipulent que le financement de démarrage ne sera débloqué par Rio qu’après « résolution de toutes les questions en suspens », il y a de quoi s’inquiéter pour la Guinée. Si l’exploitation se concrétise, cette mine pourrait produire 200 millions de tonnes de fer l’année et hisser la Guinée au sommet des exportateurs mondiaux. En tout cas, c’est ce qu’on souhaite au pays d’Alpha Condé.

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