La confusion règne toujours au Zimbabwe, où le président se dit prisonnier

L’armée zimbabwéenne qui s’est déployée depuis mardi dans Hararé, retenait toujours ce jeudi matin, le président Robert Mugabe dans sa résidence, suite au limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa.

Dans la nuit de mardi, un haut gradé de l’armée, le général Moyo a expliqué lors d’une allocution diffusée par la télévision nationale que l’armée était intervenue pour éliminer les «criminels» de l’entourage du président Mugabe.

Les militaires ont été clairs sur leur intention, affirmant qu’ils ne voulaient pas «renverser le gouvernement». Le général Moyoavait assuré que le chef de l’Etat et sa famille étaient «sains et saufs» et que leur sécurité était «garantie», sans donner plus de détails.

Le chef de l’Etat zimbabwéen a joint mercredi par téléphone, son homologue et parrain sud-africain, Jacob Zuma, auquel il a confié être retenu prisonnier à son domicile de la capitale, assurant néanmoins, qu’il allait bien.

Depuis mercredi matin, des blindés de l’armée contrôlaient les accès au Parlement, au siège du parti au pouvoir la Zanu-PF et au palais présidentiel. L’activité était proche de la normale dans la capitale, Harare.

Plusieurs arrestations ont été opérées dans les rangs des proches collaborateurs de Grâce Mugabe, l’épouse du Président Mugabe et du parti la Zanu-PF.

Le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine (UA) a dénoncé «ce qui s’apparente à un coup d’Etat» militaire au Zimbabwe et sommé les militaires de «se soumettre à la légalité constitutionnelle» au plus vite.

L’Union européenne s’est dite préoccupée par la situation au Zimbabwe en appelant au «dialogue» en vue d’une «résolution pacifique» des divergences.

Malgré son âge avancé (93 ans) et une santé fragile, Robert Mugabe a été investi par la Zanu-PF pour briguer un nouveau mandat lors des élections de 2018. Cependant, son épouse Grace et Emmerson Mnangagwa se livraient une bataille en coulisse pour lui succéder.

La situation politique au Zimbabwe a dégénéré depuis que le chef de l’armée, le général Constantino Chiwenga, a vivement dénoncé lundi l’éviction d’Emmerson Mnangagwa, 75 ans, vice-président du Zimbabwe depuis 2014 et ex-patron des redoutés services secrets du pays.

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