Le bureau d’Al-Jazeera suspendu au Soudan du Sud
Le gouvernement Sud-Soudanais a suspendu les activités du bureau en langue anglaise de la chaîne de télévision arabe Al-Jazeera dans la capitale Juba, selon un communiqué de Reporters Sans Frontières (RSF), qui « condamne » ce mercredi, journée mondiale de la liberté de la presse, cette suspension.
Avançant un « problème administratif » sans plus de détails, le directeur de l’Autorité des médias au Soudan du Sud, Elijah Alier Kuai a démenti la suspension des activités du bureau en langue anglaise de la chaîne qatari.
« Al Jazeera n’est pas suspendue. C’est seulement le bureau en langue anglaise avec lequel nous avons un problème administratif. Nous en discutons avec l’administration d’Al Jazeera et résoudrons le problème bientôt », a-t-il assuré.
Al Jazeera est l’un des rares organes de presse étrangers qui dispose d’un bureau basé à Juba, la capitale du Soudan du Sud.
Le communiqué de RSF explique que la suspension d’Al Jazeera à Juba « fait suite à la publication d’une série d’articles sur les conséquences des affrontements liés au conflit en cours » dans ce pays.
« Au cours de ces combats, les troupes gouvernementales ont subi de nombreuses pertes, dont la description par la chaîne lui valent aujourd’hui les foudres du gouvernement » sud-soudanais, commente le communiqué.
Ce reportage télévisé du 20 avril dernier, dans le comté de Kako Keji, dans le sud-ouest du pays tenu par les rebelles, montre des soldats rebelles se préparant à combattre les forces gouvernementales de Juba.
Les journalistes sud-soudanais sont régulièrement harcelés, intimidés, battus, enlevés, parfois tués. Sept d’entre eux ont été tués durant la seule année 2015, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le Soudan du Sud a perdu trente places dans le classement annuel de la liberté de la presse, publié par RSF, depuis le début de la guerre civile en décembre 2013. Le pays occupe désormais la 145e place sur 180.