Côte d’Ivoire : La défense de Simone Gbagbo demande le rapport psychiatrique d’un témoin à charge

simoneLes avocats de l’ex-première Dame ivoirienne, Simone Gbagbo, jugée actuellement à Abidjan pour crimes contre l’humanité, ont réclamé ce mercredi à la cour, la publication d’un rapport psychiatrique d’un ex-chef de milice qui a accusé la veille, leur cliente de financer leur mouvement.

Actuellement emprisonné, Moïse Metchro Harolde Metch, dit «commandant Hôtel ou Colonel H», «chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP)», l’une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire de 2002 à 2011, sous l’ex-président Laurent Gbagbo, était le premier témoin à charge dans ce procès.

Mardi, l’ex-milicien a expliqué à la barre qu’il «appartenait au GPP, une branche de la galaxie patriotique (mouvement proche du régime de Gbagbo) et qui était financée par Simone Gbagbo.

« Nous détenons les preuves que le témoin a déjà fait l’objet d’un examen psychiatrique » lors de l’instruction, a répliqué ce mercredi Me Ange Dadje l’un des avocats de Mme Gbagbo, assurant que cette expertise avait été demandée en raison de « l’incohérence flagrante » des propos de M. Metch.

Me Dadje a demandé la publication du rapport avant la poursuite de l’audition du témoin afin de pas « induire les membres du jury en erreur ».

Mais pour l’avocat général Aly Yéo, «la défense a été déstabilisée par ce qu’elle a entendu hier qui fut limpide, clair et cohérent».

Selon lui, l’audition de cet ex-chef de milice «est gênante pour la Défense», précisant que ce témoin a charge est également poursuivi dans une autre affaire criminelle liée à ces milices.

De son côté, le président de la Cour, Kouadio Bouatchi, a interrogé le témoin Metch sur sa capacité mentale, qui a lui a répondu : « Je suis en possession de toutes mes facultés mentale et psychique. Je ne suis pas dément!».

L’audition de l’ex-milicien a été suspendue pour reprendre ce jeudi, après la publication du rapport de son examen psychiatrique.

La cour d’assises d’Abidjan juge depuis le 31 mai Simone Gbagbo, 67 ans, pour crimes contre l’humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

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