Burkina Faso : Compaoré mis en accusation pour haute trahison

blaiseLes députés du parlement intérimaire au Burkina Faso ont voté ce jeudi à Ouagadougou, la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice pour haute trahison et attentat à la Constitution.

L’ancien chef de l’Etat est notamment accusé par les députés de s’être entêté à mettre en oeuvre sa volonté de modifier la Constitution en vue de freiner le processus de l’alternance démocratique au Burkina Faso, après 27 ans de pouvoir.

Le Burkina Faso est dirigé depuis novembre par des autorités intérimaires, mises en place après la chute du président Blaise Compaoré, actuellement réfugié en Côte d’Ivoire, après avoir été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue.

« Il importe dans ces conditions que Blaise Compaoré, ex-Président du (Burkina) Faso, au moment des faits, soit renvoyé devant la Haute cour de justice, pour répondre des faits constitutifs de haute trahison et d’attentat à la Constitution qui lui sont reprochés conformément aux dispositions en vigueur », indique la résolution.

Présentée par 30 députés, ce texte a été très largement adopté en séance plénière du Conseil national de transition (CNT) par 60 députés sur les 63 votants, trois députés s’étant abstenus.

Dans la foulée, les députés ont également mis en accusation l’ex-Premier ministre de Compaoré, Luc Adolphe Tiao et tout son gouvernement pour coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coups et blessures et d’assassinats.

Créée en 1995 sous le régime Compaoré, la Haute cour de justice était restée inactive jusqu’à ce jour. Inscrite dans la Constitution du pays, la haute cour de justice est la juridiction qui est habilitée à juger le chef de l’Etat burkinabè en exercice ou pour des actes commis alors qu’il était au pouvoir et relevant de haute trahison, d’attentat à la Constitution ou de détournement de deniers publics.

Cette juridiction a été réactivée à la mi-avril, avec le renouvellement de ses 9 membres, nommés pour trois d’entre eux par le président de la Cour de cassation et six par le parlement. Elle est désormais présidée par une magistrate de grade exceptionnel, Elisabeth Bado-Somé.

Le régime du président Compaoré a été balayé le 31 octobre par la rue à la suite de sa tentative de modifier la loi fondamentale pour briguer un nouveau quinquennal à la fin de son mandat qui était prévue pour fin 2015.

Arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’Etat au cours duquel le capitaine Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè a trouvé la mort, Compaoré a exécuté deux septennats à partir de 1992 puis un quinquennat et s’apprêtait à terminer son dernier quinquennat à la tête du pays, lorsqu’il a entrepris de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Les résolutions votées jeudi par les députés doivent à présent être transmises sans délai par le président de l’Assemblée nationale au procureur général de la Cour de cassation.

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