Affaire Béchir: L’Afrique du Sud envisage son retrait de la CPI

icc-cpiL’Afrique du Sud envisage de quitter la Cour pénale internationale (CPI), une décision qui ne sera prise, que lorsque toutes les options de médiation disponibles auront été épuisées, a déclaré jeudi à Pretoria, le ministre à la présidence, Jeff Radebe.

Il a également annoncé l’ouverture de négociations immédiates avec l’Union africaine et ses Etats membres pour voir comment les mécanismes africains de résolution des conflits peuvent être mis en œuvre sans délai pour assurer que les crimes les plus graves ne restent pas impunis.

L’Afrique du Sud veut accélérer la réforme de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, qui est basée à Arusha en Tanzanie, mais qui manque de moyens.
Un rapport va être préparé par Pretoria et soumis dès la prochaine assemblée générale des Etats membres de la Cour pénale internationale, a précisé Radebe aux termes d’une réunion du conseil des ministres.

Cette décision intervient après la polémique sur la visite du président soudanais Omar el-Béchir à Johannesburg, dans le cadre du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine.

Le président soudanais est recherché pour génocide par la CPI, et elle avait demandé son arrestation par les autorités sud-africaines lors de son séjour à Johannesburg, où il participait au sommet des Chefs d’Etats du 14 au 15 juin 2015.

La CPI reproche au gouvernement sud-africain de ne pas avoir ordonné l’arrestation du président El Béchir et de l’avoir autorisé à quitter le pays malgré le mandat d’arrêt dont il fait l’objet.

Depuis, le débat fait rage en Afrique du Sud. L’opposition et nombre de commentateurs accusent le gouvernement d’avoir violé la Constitution et ses engagements internationaux.

Mercredi, le juge sud-africain chargé de statuer a demandé l’ouverture de poursuites contre le gouvernement de Jacob Zuma.

La CPI quant à elle s’est dite déçue par le refus du gouvernement Sud-africain de procéder à l’arrestation du président Béchir.

L’Union africaine accuse la CPI de parti-pris car ses enquêtes ne visent pour l’instant que des Africains.

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