Les juges de la CPI très déçus par la non arrestation du président soudanais

bechir-non-areteLe Président Soudanais Omar El Bechir est arrivé à Khartoum ce lundi soir, de retour de Johannesburg, malgré une injonction de la justice sud-africaine qui lui interdisait de quitter le territoire, en attendant de rendre son jugement sur la base de la demande de son arrestation formulée par la Cour Pénale Internationale « CPI».

Vêtu d’une tenue traditionnelle blanche, le président El-Béchir est sorti de son avion l’air triomphal, levant sa canne en l’air et tonnant Dieu est le plus grand. Il a été accueilli sur le tarmac par ses ministres ainsi qu’une foule de journalistes et de photographes.

«C’était un coup médiatique, un simple coup de pub de la Cpi. C’est inimaginable qu’un chef d’Etat en exercice soit arrêté dans un autre Etat dont il est l’hôte, sous prétexte qu’il est poursuivi par la justice internationale», commente un spécialiste soudanais des relations diplomatiques.

Pour la justice sud-africaine, le gouvernement a violé la Constitution en refusant d’arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale (CPI) et venu participer au 25e sommet de l’Union africaine à Johannesburg.

Le jugement a été rendu alors que le président El-Béchir était déjà dans l’avion pour Khartoum. Le tribunal avait été saisi en urgence par une ONG, sans que cela inquiète outre mesure les autorités soudanaises qui avaient indiqué, avant l’issue de l’audience, avoir reçu des assurances sur la liberté de mouvement du président Béchir.

La CPI s’est dite déçue que M. Béchir n’ait pas été arrêté. Créée en 2002 à La Haye pour juger en dernier ressort les génocidaires et criminels de guerre qui n’ont pas été poursuivis dans leur propre pays, la cour pénale internationale fait face à une virulente campagne en Afrique.

Elle est accusée de racisme, notamment par les dirigeants africains comme Robert Mugabé, président en exercice de l’Union Africaine, et de ne pourchasser que des Africains.

Même si elle dément cette accusation, le constat est que sur huit dossiers en procès à la cour pénale internationale, tous concernent des dirigeants ou chefs rebelles africains. Mais dans la majorité de ces cas, la CPI a été saisie par les gouvernements des pays concernés eux-mêmes.

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