Tindouf: violentes manifestations contre le Polisario

focusRegain de tension ce week-end dans les camps du Polisario à Tindouf, dans le sud algérien, après les violents affrontements qui ont opposé des centaines de manifestants aux milices du Front en lutte pour l’indépendance du Sahara occidental avec le soutien de l’Algérie.
Tout a commencé dimanche par un rassemblement qui a regroupé près de 1000 manifestants sahraouis protestant contre l’arrestation, jugée arbitraire, d’un jeune du camp dit Laayoune. Le jeune sahraoui en question avait tenté d’ouvrir une petite boutique de commerce pour améliorer son quotidien fait de chômage et de pauvreté, comme d’ailleurs quasiment tous les jeunes des camps, selon des sources sahraouies à Tindouf. Mais le gouverneur du camp ne l’entendait pas de cette oreille et a ordonné l’arrestation du jeune pour avoir désobéi à ses instructions interdisant tout commerce sans son autorisation préalable. La manifestation a dégénéré après l’intervention musclée des milices du Polisario, ce qui a exacerbé la tension.
Les manifestants ont incendié le bâtiment du responsable local du Polisario qui a été blessé dans les accrochages. Des véhicules du Polisario ont également été brûlés et de nombreux jeunes ont été arrêtés. Des sources sahraouies affirment que le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz a profité de l’occasion pour organiser une descente punitive contre ses opposants. De nombreux dissidents, regroupés dans le Mouvement des Jeunes pour le Changement, défient depuis plusieurs mois l’autorité de Abdelaziz. Ils l’accusent de servir les intérêts de l’Algérie en bloquant toute progression dans le processus politique conduit par les Nations unies pour le règlement de la question du Sahara occidental.
Le Mouvement n’hésite plus à soutenir publiquement le plan marocain d’autonomie, ce qui lui vaut d’être violement réprimé aussi bien par le Polisario que par le DRS, les services secrets algériens, qui ont le contrôle effectif des camps sahraouis. Toutefois, les détails de cette journée d’émeutes restent encore inconnus en raison de l’isolement dans lequel sont maintenus les camps. Aucune forme de libre expression n’est tolérée, alors que les déplacements à l’extérieur des camps sont  formellement interdits sans l’autorisation expresse des officiers du DRS algérien.

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