Sénégal : L’Etat, adepte de la finance islamique

Ces deux dernières années, l’Etat sénégalais a beaucoup gagné en recourant aux principes de la finance islamique. C’est pourquoi, il a entamé des discussions avec les leaders religieux dans l’optique d’en étendre l’utilisation. 100 milliards de FCFA (200 millions de dollars américains). C’est ce qu’a économisé le Sénégal en adoptant le Sukuk, une obligation islamique qui proscrit le prêt à intérêt (« ribba » dans la charia) et invite la banque à acheter un bien pour le revendre à un prix majoré à son client. Ainsi, les deux parties pourront s’entendre sur l’échéance de remboursement et éviteront de transgresser les lois coraniques. Bref, quasiment l’équivalent des obligations dans la finance occidentale. Quel qu’en soit l’explication, le principe a très bien marché au Sénégal. Aussi, son ministère de l’Economie et des Finances veut tenter à nouveau l’expérience mais, cette fois-ci, de manière plus large. Pour cause, les autorités de tutelle organisent actuellement des échanges avec les dirigeants religieux musulmans sur le progrès qu’a apporté la finance islamique et pour essayer d’ôter tout ce qui est contraire aux principes de l’islam dans les finances sénégalaises. Une démarche qui a été très bien accueillie du côté des imams, se réjouissant de ce retour des instances publiques à la religion. Mais, le projet n’en demeure pas moins ambitieux. Car, il n’est pas évident de se départir totalement d’un système mis en place depuis longtemps.

Pour preuve, la Banque Islamique du Sénégal, mise en place en 1983 sous des principes de finance islamique, a fini par faire des prêts à intérêt. Ce que la Banque Islamique de Développement, son bailleur de fonds, lui a reproché, la sommant de reverser immédiatement les intérêts perçus à des œuvres caritatives.

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