Sahara Occidental : la MINURSO sous tutelle du Polisario ?

Selon le journal  espagnol « Correo Diplomatico » (Courrier Diplomatique) , qui le révèle dans un article exclusif, les relations entre le Front Polisario et les forces des Nations Unies pour le Sahara Occidental, la MINURSO, traverseraient une période de tensions intenses. Alors que les relations entre les deux n’étaient déjà pas  beau fixe et cela notamment à cause des réseaux de trafics de drogue et d’armes où trempent souvent des membres du front indépendantiste sahraoui, une décision du Polisario vient assombrir encore plus ces relations. Ainsi, vers la fin du mois de septembre, le commandant de la 1ère région militaire -à l’est du Maroc-, Taleb Ami, informe les officiers de la MINURSO, que le ministère de la défense du Polisario a décidé que toutes les patrouilles effectuées par la Minurso doivent dorénavant obligatoirement être accompagnées par des unités armées des forces militaires du front Polisario. Or, cette décision, en plus de soulever plusieurs interrogations sur son timing et sur ses objectifs réels , constitue une violation des accords passés entre le Maroc et le Polisario sous l’égide de l’ONU et qui interdisent tout mouvement des troupes armées dans la zone.  Il faut ici souligner que du côté marocain, c’est-à-dire à l’ouest  du mur de sable érigé par le royaume Chérifien à la frontière entre le Sahara Occidental et l’Algérie, les troupes de la MINURSO ne sont jamais escortées.

Cette décision du Polisario, selon le journal espagnol,  agacerait au plus haut point les responsables de la mission onusienne, qui doivent soumettre, au préalable, aux autorités militaires du Front indépendantiste, le planning de leurs patrouilles, ce qui est une infraction flagrante à la liberté de mouvement de ces dernières. Plusieurs observateurs et experts militaires pensent que ces nouvelles restrictions vient à masquer le retour des combattants du Polisario de la Libye. En étant informé des déplacements des équipes de la Minurso, le mouvement qui dispute au Maroc le Sahara Occidental  il peut éviter que les mercenaires qui reviennent de Libye ou du Niger ne soient repérés par l’ONU. D’ailleurs, des informations issues de sources sécuritaires crédibles font état de l’arrivée à Tindouf, QG du Polisario situé dans le sud-est algérien,  la semaine dernière, de 300 véhicules 4/4 et des milliers de fusils kalachnikovs. Ces armes auraient été prélevées dans l’arsenal des brigades de Mouammar Kadhafi en guise de paiement. Le guide avait disparu dans la nature sans s’acquitter de la totalité de l’argent qu’il devait aux combattants du Polisario qui ont combattu à ses côtés depuis le début de l’insurrection.

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