Tunisie-Migrants : Des mesures officielles pour tempérer les poussées racistes

La Tunisie a annoncé ce dimanche 5 mars, des mesures en faveur des étudiants et migrants originaires d’Afrique subsaharienne au lendemain des agressions et des manifestations d’hostilité à leur encontre suscitées par un discours virulent du président Kais Saied, contre les migrants subsahariens.

La présidence de la République, le gouvernement et le ministère des Affaires étrangères ont annoncé des « mesures pour améliorer la situation des étrangers en Tunisie et faciliter les procédures » de régularisation de leur situation. Ils ont en premier lieu décidé « de délivrer des cartes de séjour d’un an aux étudiants ressortissants de pays frères africains pour faciliter leur séjour et leur permettre de renouveler périodiquement leurs documents ».

En outre, les autorités de Tunis ont décidé de « prolonger les attestations de résidence de trois à six mois », pour des personnes venant de nombreux pays subsahariens comme la Côte d’Ivoire qui bénéficient d’une exemption de visa de trois mois à l’entrée en Tunisie.

Les autorités tunisiennes souhaitent aussi « faciliter les opérations de retour volontaire dans un cadre organisé et en coordination avec leurs missions diplomatique », précisant que ces candidats au retour volontaire seront « exemptés » des pénalités s’élevant à 80 dinars par mois (25 euros), dépassant pour certains les 1.000 euros.

Elles ont également promis de renforcer l’accompagnement et l’assistance sanitaire et sociale des migrants par l’intermédiaire du Croissant-Rouge, tout en cherchant à « lutter contre toutes les formes de traite humaine et l’exploitation des migrants irréguliers » à travers une intensification des contrôles. Un numéro vert pour les « résidents des pays frères africains » a été créé pour « signaler toute violation à leur encontre ».

Après le rapatriement de 50 Guinéens mercredi dernier, environ 300 Ivoiriens et Maliens ont été rapatriés ce samedi 04 mars pour échapper à ce que plusieurs témoins ont décrit comme « un déferlement de haine » depuis le discours «raciste et haineux» du Président tunisien contre les migrants africains.

La Tunisie rejette l’accusation qui la qualifie de « raciste », soulignant que le pays n’avait pas accepté et n’accepterait pas que « les Africains soient victimes du phénomène honteux de la traite des êtres humains, ni en Tunisie ni à l’étranger », peut-on lire dans un communiqué officiel.

 

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