Nigeria: Le leader chiite Ibrahim Zakzaky bientôt de retour devant la justice
Le Nigeria a formulé de nouvelles inculpations pour «terrorisme» contre le principal dirigeant de la minorité chiite dans le pays, a annoncé dimanche un avocat de l’accusation, quelques jours après l’acquittement du religieux pour meurtre après plus de cinq ans de détention.
Le principal représentant du parquet, Dari Bayero, a déclaré que des inculpations pour «terrorisme» avaient en fait été déposées contre Ibrahim Zakzaky devant un autre tribunal, deux jours avant sa libération. «Le 26 juillet, nous avons déposé de nouvelles inculpations contre Cheikh Ibrahim Zakzaky devant la Haute Cour fédérale ici à Kaduna», a déclaré M. Bayero.
Le dirigeant de la minorité chiite du Nigeria, Ibrahim Zakzaky, et sa femme, accusés de meurtre, avaient été relaxés mercredi dernier par le tribunal de Kaduna (Nord) et ont retrouvé la liberté. Ibrahim Zakzaky, fondateur du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), était détenu avec son épouse Zeenah Ibrahim depuis décembre 2015, après que des violences eurent éclaté pendant une procession religieuse à Zaria (Nord).
L’armée avait tiré, faisant plus de 350 morts, pour la plupart des chiites non armés, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. Ibrahim Zakzaky et sa femme étaient notamment accusés du meurtre d’un soldat lors de ces manifestations.
Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé illégale la détention du chef religieux et ordonné sa libération. Mais cette décision n’avait jamais été exécutée.
Le MIN, inspiré par la Révolution islamique en Iran à la fin des années 1970, a été interdit par les autorités en 2019. Ses manifestations sont régulièrement matées dans le sang. La minorité chiite nigériane compterait quelque 4 millions de fidèles, sur 80 à 85 millions de musulmans au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique.