Buhari appelle au dialogue pour résoudre la crise au Biafra
Le président Muhammadu Buhari a profité de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance de son pays, dimanche, pour condamner les appels au « démembrement » du Nigeria et appelé à un dialogue « rationnel » après des violences entre sécessionnistes pro-Biafra et forces de l’ordre dans le sud-est.
Alors que le Nigeria est confronté à un regain sécessionniste, notamment au Biafra, dans le sud-est du pays, le président Buhari a reproché aux leaders des communautés ibos leur silence. Il s’est notamment dit déçu par ceux qui, comme lui, ont vécu la guerre du Biafra.
« Des groupes hautement irresponsables ont profité du débat légitime sur la réorganisation du pays pour appeler au démembrement du pays. Nous ne pouvons pas accepter et n’autoriserons pas ces appels », a-t-il prévenu.
En effet, la déclaration unilatérale d’indépendance de cette région avait entraîné, en 1967, une guerre civile qui avait duré trois ans et fait plus d’un million de morts, principalement de maladies et de famine.
« En tant que jeune officier de l’armée, j’ai pris part du début à la fin à notre guerre civile tragique (…) qui a entraîné une destruction effrayante et des souffrances incalculables », a déclaré M. Buhari.
Le Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB) réclame la création d’une république indépendante dans le sud-est du Nigeria, à grande majorité igbo.
Les tensions montent dans la région depuis l’arrestation, en octobre 2015, du leader du groupe, Nnamdi Kanu, détenu jusqu’à sa libération sous caution en avril dernier. Son procès pour trahison et atteinte à la sécurité de l’Etat devrait débuter à Abuja le mois prochain.
Des heurts violents opposent régulièrement l’armée, massivement déployée dans la zone, et les sécessionnistes biafrais. Les violences dans la zone tendent à prendre une dimension interethnique plus large depuis que des troubles ont éclaté dans la ville de Jos, dans le centre du pays.
Le 15 septembre, le gouvernement d’Abuja a officiellement classé l’IPOB comme organisation terroriste, l’accusant d’attiser les tensions en faisant courir de fausses informations sur un prétendu « génocide » contre les Igbos.