Afrique du Sud: L’ex-président Zuma sort de prison pour l’enterrement de son frère
L’ex-président sud-africain, Jacob Zuma qui purge depuis le 8 juillet, 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice, a obtenu une permission exceptionnelle de quitter sa cellule pour se rendre ce jeudi, aux obsèques de son frère.
Tôt jeudi, Zuma a discrètement quitté la prison d’Estcourt pour parcourir les quelque 175 km la séparant de son fief de Nkandla (Est), où son frère cadet Michael, mort à 77 ans d’une longue maladie, devait être inhumé», a confirmé une source gouvernementale.
Zuma avait été condamné fin juin pour outrage à la justice, après avoir obstinément refusé de comparaître devant une commission d’enquête sur la corruption d’Etat sous sa présidence (2008-2019).
Pour cette sortie exceptionnelle, il a été autorisé de s’habiller en civil et à laisser sa tenue de prisonnier, avaient précisé les services pénitentiaires.
Jacob Zuma doit encore comparaître en août pour répondre de seize chefs d’accusation de fraude, corruption et racket liés à l’achat en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d’armement européennes, alors qu’il était vice-président. Le groupe français Thales est aussi poursuivi pour corruption et blanchiment d’argent.
L’ex-dirigeant charismatique qui avait été emprisonné dix ans durant au pénitencier de Robben Island, aux côtés de l’icône Nelson Mandela pour son engagement dans la lutte contre le régime d’apartheid, conserve de fervents soutiens, notamment en pays zoulou d’où il est originaire mais aussi au sein du parti de Mandela, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid.
De violentes émeutes accompagnées de pillages et d’incendies ont éclaté mi-juillet, en Afrique du Sud après l’incarcération de Zuma, dans sa région du Kwazulu-Natal (Est), avant de s’étendre à Johannesburg. Les violences ont fait un total de 337 morts, a annoncé le gouvernement jeudi, soit 61 morts supplémentaires par rapport au bilan annoncé la veille.
