Afrique du Sud: la justice dira lundi si elle poursuit Zuma pour corruption
Le parquet sud-africain doit se prononcer ce lundi sur la poursuite ou non du président Jacob Zuma contre qui pèsent quelque 800 chefs d’inculpation de corruption dans une affaire de contrat d’armement.
Fin avril, la Haute Cour de Pretoria avait jugé « irrationnelle » la décision du parquet d’abandonner, en 2009 pour vice de forme, 783 charges retenues contre l’actuel chef de l’Etat et a estimé que cette décision du parquet devait être « revue »
« M. Zuma devrait être poursuivi pour ces chefs d’inculpation », avait même ajouté le juge Aubrey Ledwaba de la Haute Cour de Pretoria, qui a été saisie du dossier par l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition.
Les oreilles sont donc dressées vers le parquet qui se prononcera ce lundi lors d’une conférence de presse à Pretoria sous le coup 10 heures (08H00 GMT) selon son porte-parole, Luvuyo Mfaku.
Le parquet peut décider soit rétablir la totalité ou une partie des 783 chefs d’inculpation contre le président Zuma, ou soit décider de faire appel du jugement de la Haute Cour.
Ces chefs d’inculpation de corruption sont liés à une énorme commande d’armement public de 4,8 milliards de dollars à la fin des années 90 par le gouvernement sud-africain avec plusieurs entreprises, dont le Français Thomson-CSF (devenu Thales), le Suédois Saab et le Britannique BAE Systems.
En décembre 2007, Jacob Zuma qui dirigeait à l’époque le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), avait été inculpé pour corruption, fraude fiscale et racket dans cette affaire, soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin de la part de fabricants d’armes internationaux.
Mais ces poursuites avaient été levées trois semaines avant les élections de 2009 à l’issue desquelles Jacob Zuma a été porté à la tête du pays.
Depuis plusieurs mois, en plus de l’opposition, des voix au sein de l’ANC s’élèvent pour demander le départ de Jacob Zuma, mais le parti lui est jusqu’à présent resté fidèle.
Si le parquet décide de le poursuivre pour corruption, Jacob Zuma deviendrait le premier président sud-africain en exercice à être inculpé pour crime depuis l’instauration de la démocratie en 1994.