Présidentielle en Côte d’Ivoire: l’opposition continue de boycotter le processus

Alors que la campagne électorale s’ouvre ce jeudi 15 octobre, l’opposition ivoirienne a une nouvelle fois laisser planer le doute sur sa participation à la présidentielle du 31 octobre, en ne retirant pas auprès de la Commission électorale indépendante (CEI) ses «spécimens d’affiches et de bulletins de vote».

«Pour nous, la CEI n’existe plus en tant qu’organe compétent chargé de l’organisation de la présidentielle», a expliqué Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition), dont le candidat est l’ancien président Henri Konan Bédié.

Dans un communiqué, une aile du Front populaire ivoirien (FPI), dirigée par l’ancien Premier ministre et candidat d’opposition Pascal Affi N’Guessan, a rappelé à ses militants et sympathisants qu’en application du mot d’ordre de «désobéissance civile» lancé par l’opposition, «ils sont invités à ne pas prendre part à l’opération de distribution et de retrait des cartes d’électeurs», qui débute ce mercredi et dure jusqu’au 20 octobre.

«Lesreprésentants» de MM. Bédié et Affi N’Guessan «ne se sont toujours pas présentés» pour retirer les «spécimens», a déclaré le responsable de la communication de la CEI, Inza Kigbafori, mais «ils peuvent toujours venir les chercher».

Le Conseil constitutionnel a rejeté le 14 septembre la candidature de l’ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro, de l’ancien président Laurent Gbagbo et de 38 autres candidats mais a validé celle du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé, ainsi que celles de MM. Bédié, Affi N’Guessan, et du dissident PDCI Kouadio Konan Bertin. L’opposition a suspendu sa participation à la CEI.

La crainte de violences meurtrières est forte dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise post-électorale née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts. Une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat et des échauffourées ont eu lieu dans plusieurs localités après l’annonce du Conseil constitutionnel de la liste des candidats retenus pour le scrutin.

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