Le Maroc appelle L’Europe à un partenariat «d’égal à égal» sur la migration

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a souhaité jeudi, que l’Europe établisse avec son pays un partenariat «d’égal à égal» en matière de gestion des flux migratoires.

«On ne peut pas demander au Maroc son aide sur la question migratoire et dans la lutte contre le terrorisme tout en traitant le pays comme un objet», a déclaré le chef de la diplomatie marocaine dans une interview au quotidien autrichien Die Presse publiée jeudi. Le ministre marocain plaide pour un partenariat «de confiance» et «d’égal à égal» entre le Maroc et  l’Europe.

A cet égard, il a réaffirmé son opposition au concept de centres d’accueil hors-UE envisagé par l’Union européenne pour externaliser la gestion des flux migratoires hors de ses frontières.

Il y a en Europe «un contexte politique qui rend le problème plus important qu’il ne l’est en réalité», estime encore Bourita, rappelant que la «part essentielle des migrations en Afrique, soit 84%, se déroule à l’intérieur de l’Afrique» et non à destination de l’Europe.

Depuis la fermeture progressive des routes migratoires en Méditerranée orientale (Turquie-Grèce) et centrale, via la Libye (ou la Tunisie) et l’Italie, la pression migratoire s’est accentuée sur le Maroc. Les réseaux de trafic de migrants ont accru leurs activités au départ des côtes nord du pays, principalement à destination de l’Espagne.

Face à ce «repositionnement» des passeurs de migrants sur sa côte nord, le Maroc a appelé la semaine dernière, les partenaires européens «à s’associer à ses efforts de lutte contre les réseaux de trafic» en Méditerranée.

 «Depuis une décennie, le Maroc a réussi à tarir les flux sur la route migratoire: on est passé de 2004 à la mi-2015, à -93%», concernant les passages vers les côtes espagnoles, a déclaré Khalid Zerouali, un haut cadre du ministère de l’Intérieur, en soulignant que le pays avait «lutté seul avec ses propres moyens».

Le Maroc a parallèlement développé ces dernières années une politique de régularisation des clandestins, qui a bénéficié à environ 50.000 migrants  depuis 2014, a rappelé Zerouali.

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