L’opposant béninois Ajavon sera de nouveau jugé pour trafic de drogue

Un tribunal spécial du Bénin a décidé de juger de nouveau l’opposant politique et homme d’affaires Sébastien Ajavon, dans une affaire de trafic de drogue, a près sa relaxation il y a deux ans. 

Sébastien Ajavon a été convoqué moins d’une semaine avant l’audience «pour affaire le concernant», sans qu’il lui soit notifié s’il devait comparaître en tant que témoin ou inculpé.

Le prévenu était absent jeudi pour ce premier procès, mais il était représenté par 10 avocats, qui ont appris, jeudi, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), créée tout récemment, que leur client et trois autres prévenus étaient accusés de «trafic de drogue international à haut risque», une infraction punie de 10 à 20 ans de prison, selon une récente loi béninoise.

Ajavon qui a fait fortune dans l’agro-alimentaire, avait été arrêté après la découverte d’environ 18 kg de cocaïne pure d’une valeur estimée à 9 milliards de francs CFA (14 millions d’euros) dans un conteneur destiné à l’une de ses sociétés, avant d’être relaxé quelques mois plus tard, faute de preuves et «au bénéfice du doute».

Ce jugement de relaxe n’ayant fait l’objet d’aucune procédure en appel, la défense d’Ajavon estime qu’il est définitif. Or la Criet, qui a démarré ses activités fin août, est une juridiction séparée, qui a compétence pour juger en premier et dernier ressort, les flagrants délits liés au terrorisme, à la criminalité économique et au trafic de drogue.

Le président de cette Cour a décidé de renvoyer l’audience au 18 octobre, demandant aux prévenus de «comparaître personnellement» et estimant qu’ils ne pouvaient se faire représenter par leurs avocats en leur absence.

Les relations entre Sébastien Ajavon, arrivé troisième avec 23% des voix, à la présidentielle de 2016 et le président Patrice Talon se sont dégradées après les élections. Sébastien Ajavon ayant été visé par la justice dans plusieurs affaires.

Les avocats d’Ajavon ont demandé en mai dernier, la «protection» de la Cour africaine des droits de l’homme à Arusha (Tanzanie) et réclament plus de 800 millions d’euros de dommages et intérêts à l’Etat béninois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *