Côte d’Ivoire : L’opposition demande la «suspension» des sénatoriales jugées anticonstitutionnelles

L’opposition ivoirienne a plaidé mardi pour la suspension des premières élections sénatoriales en Côte d’Ivoire fixées au 24 mars, jugeant leur tenue «anticonstitutionnelle» et source de «tensions sociales» dans le pays.

«En programmant ces sénatoriales, le gouvernement a violé la Constitution» et par conséquent «nous lui demandons de faire marche arrière», a déclaré à la presse, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, incarcéré à la Haye.

«C’est une loi organique qui doit créer le sénat, définir sa composition et son mode de fonctionnement» conformément à la Constitution, a-t-il dit, avant de s’interroger : «cette loi n’existe pas encore, comment peut-on élire des membres d’une institution qui n’existe pas? ».

«Un passage en force du gouvernement serait porteur de tensions sociales et de violences», a prévenu Affi N’Guessan, qui affirme aussi avoir engagé une action auprès de la Cour suprême, pour lui demander de «suspendre la tenue des sénatoriales parce qu’elles sont organisées par la commission électorale, une institution déclarée illégale par la Cour africaine» des droits de l’Homme.

La Cour africaine des droits de l’Homme exige en effet, dans un arrêt rendu mi-février, la modification de la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), représentée par huit membres du pouvoir contre quatre de l’opposition. Ces opposants ont rendu public l’arrêt de la Cour qui estime que l’Etat ivoirien a violé son obligation de créer un organe électoral indépendant et impartial.

Le gouvernement qui reste inflexible face aux critiques de l’opposition et même de la société civile sur la restructuration de la CEI, a réaffirmé lundi soir sa volonté de tenir ce scrutin, soulignant par ailleurs dans un communiqué, que « la composition actuelle de la CEI résulte d’un large consensus de tous les acteurs politiques de premier plan».

La campagne des sénatoriales, doit démarrer le 19 mars pour trois jours, selon une ordonnance qui fixe sa tenue. Le Sénat sera composé de 99 membres, 66 élus par un collège de grands électeurs et 33 nommés par le président Alassane Ouattara, une disposition « clientéliste » selon l’opposition.

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