L’avocat de Simone Gbagbo demande l’arrestation d’un témoin

simone2L’avocat principal de l’ex-première Dame ivoirienne, Simone Gbagbo, Maître Ange Rodrigue Dadjé a demandé ce lundi, l’ouverture d’une « instruction » contre Souleymane Diallo, un témoin à charge dans ce procès, après qu’il ait avoué avoir « assassiné » plusieurs personnes, lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.

L’ex-Première Dame est poursuivie pour « crimes contre l’humanité », dans un procès qui a repris ce lundi dans un tribunal d’Abidjan.

Le témoin, Souleymane Diallo, a « dit qu’il a tué des gens. Il faut ouvrir immédiatement une instruction à son encontre », a soutenu Maître Dadjé dans une déclaration à la presse, estimant qu’«on ne peut pas le laisser rentrer librement» chez lui après de tels «aveux».

Diallo a qualifié Mme Gbagbo de « criminelle » pour avoir « envoyé » un groupe de « syndicalistes » dirigé par « Lamine » dit « Lamté » dans l’objectif de « tuer » les habitants du sous-quartier « derrière-rail » de la commune d’Abobo (nord d’Abidjan).

«Elle (Simone Gbagbo) a envoyé des gens pour assassiner et moi aussi j’ai assassiné ses gars», a-t-il avoué à la barre, avant de se raviser en évoquant la légitime défense. «Je n’ai jamais tué, je me suis défendu (et) j’ai défendu mon quartier (…) contre ceux qui venaient avec des armes et des machettes», a-t-il soutenu.

Souleymane Diallo a affirmé que « Lamté » lui a « tiré dans le dos » après son refus de quitter « derrière rail » contre la somme de « six millions FCFA » proposée par un prénommé « Moussa », présumé « féticheur de Simone Gbagbo » à Abobo.

Furieux et très souvent menaçant, le témoin a multiplié les excès de colère surtout à l’endroit de la défense, obligeant le président de la Cour, Bouaqui Kouadjo, à le ramener à l’ordre.

« Pour éviter que nous n’en venions aux mains (…) l’audience est renvoyée » à mardi, a finalement décidé le juge, le temps pour Souleymane Diallo de retrouver son sang froid et de «maîtriser sa colère».

Diallo a répondu qu’il ne se présentera à l’audience que sur autorisation de sa mère : »si ma maman me dit de ne pas venir, je ne viens pas ».

Le procès de Simone Gbagbo s’est ouvert le 31 mai, elle est jugée pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », pour son rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011.

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