Les Sierra-léonais aux urnes mercredi pour la présidentielle

Environ 3,1 millions électeurs sierra-léonais sont appelés à choisir, mercredi, parmi 16 candidats dont deux femmes, le successeur du président Ernest Bai Koroma, qui ne peut plus se représenter après 10 ans de pouvoir.

Ils devront également élire les 132 députés de ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, riche en diamants et qui reste pourtant l’un des plus pauvres pays au monde.

Pour cette quatrième présidentielle depuis la fin de la longue guerre civile entre 1991-2002, la victoire devrait à nouveau se jouer entre les deux partis qui dominent traditionnellement la vie politique nationale.

Il s’agit quasiment d’un face-à-face qui opposera le Congrès de tout le Peuple (APC, actuellement au pouvoir) au Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) et dont les résultats sont attendus dans les jours suivant le scrutin.

L’APC a désigné comme candidat l’ancien ministre des Affaires étrangères Samura Kamara, un économiste de 66 ans qui est dans les arcanes du pouvoir depuis les années 1990, y compris quand le pays était dirigé par des juntes militaires, mais qui reste cependant peu connu du grand public.

Samura Kamara, sur qui pèsent des accusations de corruption, ne sera pas « la voix de son maître », a assuré samedi le président Koroma, au cours d’un meeting à Kambia, dans l’ouest du pays. « Il sera lui-même », a insisté le président sortant à propos de ce proche allié. L’actuel chef de l’Etat entend rester aux commandes de l’APC après les élections.

Le SLPP a pour sa part choisi Julius Maada Bio, 53 ans, déjà candidat en 2012. Ce militaire de formation avait pris le pouvoir en janvier 1996 en évinçant le chef de la junte, le capitaine Valentine Strasser. Trois mois plus tard, il avait rétabli le multipartisme et s’était éclipsé de la scène politique.

Maada Bio, qui a axé sa campagne sur la lutte contre la corruption (alors qu’il est accusé par ses opposants d’avoir détourné de l’argent pendant son bref passage au pouvoir), risque toutefois de perdre des électeurs au profit de l’un des anciens hommes forts du SLPP, Kandeh Yumkella, qui se présente à la tête d’une nouvelle formation, la Grande coalition nationale (NGC).

Koroma cèdera à son successeur un pays miné par l’inflation, une dette publique en hausse et un taux de chômage des jeunes « identique, voire pire » qu’à son arrivée, souligne l’analyste politique Lansana Gberie.

Le bilan de Koroma est également assombri par la disparition de millions de dollars destinés à la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui a fait quelque 4.000 victimes dans le pays entre 2014 et 2016, et par sa gestion des inondations qui ont fait plus de mille morts en août dernier dans la périphérie de Freetown.

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