Le gouvernement éthiopien ordonne la libération de 746 prisonniers «politiques»

Le gouvernement éthiopien a ordonné jeudi la libération de 746 prisonniers «politiques», dont le blogueur Eskinder Nega et l’opposant Andualem Arage.

Cette libération fait suite à la promesse début janvier, du premier ministre Hailemariam Desalegn, de libérer un certain nombre de détenus politiques.

«417 des prisonniers graciés avaient été emprisonnés pour des charges de terrorisme, d’incitation à la violence, d’extrémisme religieux ou autres», a annoncé la radio-télévision Fana, proche du pouvoir. Ces prisonniers seront libérés «après avoir participé à un programme de réhabilitation», selon la même source.

Andualem et Eskinder, accusés d’être liés à un groupe d’opposition exilé aux États-Unis, Ginbot 7, considéré comme une organisation terroriste par le régime, avaient été condamnés, respectivement à perpétuité et à 18 ans de prison, en 2012 dans le cadre de la législation antiterroriste éthiopienne.

En 2013, les États-Unis s’étaient dits « profondément déçus » quand la Cour suprême fédérale avait confirmé la condamnation des deux hommes.

Le gouvernement éthiopien avait déjà annoncé le 15 janvier que 528 personnes. Merera Gudina, président du Congrès Fédéral Oromo (OFC), est le premier opposant de haut rang relâché depuis cette promesse du président Hailemariam, destinée à « améliorer le consensus national ».

La libération de M. Merera figurait parmi les demandes prioritaires des protestataires oromo, la principale ethnie du pays, qui avaient lancé en 2015 une vague de manifestations anti-gouvernementales sans précédent en 25 ans.

Ces manifestations, qui s’étaient ensuite étendues à la région amhara (nord), avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant au moins 940 morts selon la Commission éthiopienne des droits de l’homme, liée au gouvernement.

Mais la décision de libérer les prisonniers politiques, ainsi que des discussions en cours avec certains partis de l’opposition et la récente promesse de réformes, s’inscrivent surtout dans un contexte difficile pour la coalition au pouvoir, au sein de laquelle des fractures sont apparues dernièrement.

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