Le parti au pouvoir en Angola remporte les élections générales
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) qui gouverne le pays depuis son indépendance du Portugal en 1975, a recueilli 64,57% des suffrages et conservera la majorité absolue des 220 sièges du Parlement, selon des résultats partiels annoncés ce jeudi par la Commission nationale électorale (CNE).
Le MPLA a cependant vu son score baisser nettement par rapport aux 72% obtenus il y a cinq ans. Le taux d’abstention à ce scrutin a atteint 23%.
Le candidat du MPLA, Joao Lourenço, succédera au président José Eduardo dos Santos, qui a décidé de quitter le pouvoir après trente-huit ans à la tête du pays. Le désormais ex-président conservera toutefois la présidence du MPLA jusqu’en 2022.
L’Unita et la Casa-CE, les deux principales forces de l’opposition, obtiennent respectivement 24,04% et 8,56% des voix, selon des résultats partiels qui prennent en compte deux tiers des bureaux de vote, communiqués par la porte-parole de la CNE, Julia Ferreira.
Mais dès cette annonce de la CNE, l’opposition a immédiatement contesté ces résultats, arguant avoir «des résultats différents de ceux annoncés par la CNE».
Selon un représentant de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), Estevao Jose Kachiung, «il est impossible que dans l’Angola d’aujourd’hui le MPLA gagne dans toutes les provinces avec un tel écart». Même son de cloche à la Casa-CE, qui dénonce « ces résultats qui ne sont pas conforme à la réalité ».
Le futur président Joao Lourenço, un ancien général de 64 ans, hérite d’un pays secoué depuis trois ans par une grave crise économique, causée par la chute brutale des prix du pétrole, la principale ressource du pays. Il a toutefois promis durant la campagne de réaliser un « miracle économique » et de lutter contre la corruption.
Mais il n’aura pas la tâche facile car M. Dos Santos, qui doit rester président du MPLA jusqu’en 2022, a pris soin de faire voter des lois qui lui assurent une large immunité judiciaire et gèlent pour des années toute la hiérarchie dans l’armée et la police.